Des objectifs aux résultats
Billet du futur #45 : Le mode projet, les OKRs, l’asynchrone et la sortie de Work in Progress !
Bonjour à toutes et à tous,
Mille mercis pour vos retours sur Work in Progress, j’ai des discussions en cours avec des dizaines d’entre vous après avoir visionné le documentaire, et j’adore ça ! ❤️
Si vous n’avez pas encore eu l’occasion de le regarder, c’est par ici !On en parle après ?
Cette semaine, je me suis penché sur le mode projet. Présenté comme LA solution pour réussir ses projets à distance, il devrait être le fonctionnement par défaut de beaucoup d’entreprises, mais dans les faits, il est souvent mal appliqué lorsque la culture du contrôle règne. Pourtant, les bénéfices du télétravail ne sont pas immenses s’ils ne sont pas couplés à un travail en mode projet et en asynchrone.
Retour sur les bonnes pratiques du mode projet issues de mes rencontres et de mon expérience personnelle.
Bonne lecture,
Sam
Des objectifs aux résultats !
Le mode projet semble être une évidence et devrait être le seul mode opératoire existant. Le terme de “mode projet” n’a rien de révolutionnaire en lui-même, cela signifie simplement que plusieurs personnes travaillent en visant un objectif commun : l’avancement d’un projet. Ce dernier va être mesuré en fonction des objectifs atteints plutôt que par le temps passé sur le projet. C’est la raison pour laquelle on oppose le mode projet au présentéisme.
Mais ce n’est pas parce que l’on travaille en mode projet que l’on est efficace où que l’on a une bonne culture de travail, au sein du mode projet il y a un tas de façons de s’organiser différentes. L’essentiel est de s’approprier une méthode qui nous convient et qui fonctionne.
Il y a deux ans, j’étais à Mountain View et je découvrais la méthode des OKRs dont Google a été une des premières entreprises à en saisir l’efficacité. Voici ce que j’en ai retenu :
O = Objectives - Objectifs
KR = Key Results - Résultats-clé
s = Bah c’est le pluriel
Il s’agit dans un premier temps de définir la mission de l’entreprise, un objectif ambitieux.
Chez Google : rendre l’information accessible au plus grand nombre.
Ensuite il s’agit de définir un plan, une stratégie pour atteindre cet objectif ambitieux et pour chaque collaborateur, définir des objectifs intermédiaires. Pour chaque objectif des résultats mesurables doivent permettre de juger de l’avancement du projet.
Une fois que les objectifs intermédiaires sont atteints, de nouveaux sont définis tout en restant alignés avec la stratégie permettant d’atteindre l’objectif ambitieux fixé au départ.
Le fait de ne pas atteindre les objectifs fixés n’est pas grave, cela doit permettre d’identifier ce qu’il faut améliorer pour ensuite fixer de nouveaux objectifs.
La méthode OKR a l’avantage d’impliquer tous les travailleurs autour d’un objectif commun tout en leur laissant une autonomie d’action, chaque objectif est au service de la stratégie plus globale et les objectifs sont régulièrement mis à jour en fonction de la progression. Pour que la méthode des OKRs fonctionne, il faut que le chef de projet fasse entièrement confiance aux travailleurs. Il leur laisse alors l’autonomie nécessaire afin d’atteindre leurs objectifs intermédiaires.
Ne manquez pas ce TED talk de John Doerr, celui qui a présenté la méthode aux fondateurs de Google, Larry Page et Sergey Brin.
Asynchrone
Ce qui n’est pas mentionné dans la méthode des OKRs mais a toute son importance à mon sens est la notion d’asynchrone, le fait de pouvoir avancer sur un ou plusieurs projets sans avoir besoin d’être en contact permanent avec d’autres personnes ni d’attendre leurs réponses.
L’asynchrone est pleinement intégré à mon travail, sans ce fonctionnement, ce serait impossible pour moi de jongler avec différents projets en même temps.
En ce moment je travaille sur 5 projets différents qui ont tous des échéances différentes à plusieurs mois.
Pour chaque projet je collabore avec des personnes et des entreprises complètement différentes, qui, elles-mêmes ont d’autres projets en cours.
Le fait de fonctionner en asynchrone me permet de travailler à mon rythme sur chaque projet en fonction des actions à prioriser. Mis à part quelques temps forts identifiés en amont pour lesquels nous devons travailler sur le projet en même temps (par exemple des calls, des tournages, des conférences…), 90% des tâches à effectuer peuvent être réalisées au moment où je le décide. Et ça change tout !
C’est toute la puissance du télétravail qui s’exprime avec le fonctionnement asynchrone, il laisse à chacun le soin de décider quand travailler en fonction de son rythme biologique, de ses contraintes personnelles et de ses envies tout simplement !
Lire mon billet “Chacun son rythme”.
Cet excellent article de Pieter Levels explique tous les bienfaits du travail asynchrone et justifie le fait que je serai off ce mercredi tout en ayant passé mon dimanche au travail.
On aurait tendance à imaginer que le fonctionnement en asynchrone est réservé aux freelances ou aux entrepreneurs, et que cela n’est pas compatible avec une culture d’entreprise, qu’il “faut” se rendre au bureau ou être connecté à distance en même temps que ses collègues, qu’il “faut” être joignable à chaque instant de 9h à 18h.
C’est faux ! La vraie barrière à l’asynchrone en entreprise est psychologique, elle vient de la peur des managers de ne plus pouvoir contrôler leurs équipes, elle vient d’un défaut de confiance !
Si les OKRs fonctionnent aussi bien chez Google depuis des années et dans bien d’autres entreprises érigées en modèles de gestion de projet, c’est parce que le management est fondé sur la confiance a priori ! Les objectifs définis ne servent pas à mesurer la productivité, calculer des promotions ou contrôler les membres de l’entreprise mais simplement à donner des objectifs atteignables individuellement à un projet commun afin de rendre chacun autonome.
La confiance est un prérequis lorsque l’on collabore à plusieurs en asynchrone, pour que cela fonctionne il faut avoir une confiance totale en la capacité de ses collaborateurs à atteindre leurs objectifs ou à demander de l’aide s’ils n’y parviennent pas au bon moment. Il faut aussi en amont avoir confiance en la personne qui fixe les différents objectifs du projet.
Je travaille en ce moment avec un ami sur un projet qui verra le jour après l’été et qui nécessite quelques mois de préparation. Il y a beaucoup de tâches à exécuter, nous sommes tous les deux freelances et nous ne sommes liés par aucune hiérarchie.
Au tout début du projet, nous nous sommes posés un moment pour définir les différentes étapes, c’est à dire les objectifs intermédiaires qui jonchent les 6 mois de travail sur ce projet. Nous avons assigné pour chacun d’entre eux un responsable supervise la tâche, cette personne veille à ce qu’elle soit exécutée dans le temps imparti. Cela permet à chacun de se concentrer sur ses propres tâches sans avoir à se soucier de l’autre moitié qui sera exécutée, permettant ainsi au projet dans sa totalité d’avancer.
Nous collaborons sur des documents partagés ce qui nous permet de contribuer, de donner notre avis sur les tâches dont nous ne sommes pas responsables mais pour lesquelles l’autre peut avoir besoin de soutien.
Maintenant que le cadre du projet est fixé et que nous en connaissons les objectifs et les temps forts, nous pouvons chacun vaquer à nos occupations, travailler sur nos autres projets à notre rythme et nous plonger dans ce projet commun lorsque nous le souhaitons, dans le respect du cadre défini ensemble en amont.
Mon organisation personnelle
Dans mon organisation personnelle je fonctionne avec trois types de to-do list :
J’ai chez moi, à côté de mon bureau un grand tableau dans lequel sont écrits les grands projets en cours et les prochaines tâches essentielles à effectuer dans la semaine. Chaque fin de semaine je le mets à jour avec les nouvelles tâches.
J’utilise Trello pour détailler pour chaque projet les tâches à effectuer à plus long terme avec une arborescence pour fixer à la fois les objectifs à atteindre et les étapes intermédiaires.
J’utilise une to-do papier au quotidien pour suivre la progression de mon travail.
Si vous souhaitez approfondir vos connaissances sur les OKRs, mon ami Mathieu organise une grande conférence en ligne sur le sujet le 24 juin ! Elle réunira des experts du sujet qui partageront leurs connaissances sur les meilleures pratiques de gestion de projet.
C’est par ici pour vous inscrire ! (Ce n’est pas un lien d’affiliation.)
News & Documentaire 🔥
Ces deux dernières semaines ont été d’une intensité folle et les prochaines portent en elles la même promesse ! Dans la foulée de la sortie de Work in Progress, j’ai été beaucoup sollicité pour des projections privées, des conférences… si bien que le mois de juin est déjà complètement rempli. Je me réjouis de ces moments d’échanges à venir sur le Future of Work, et de découvrir comment la vision du travail présentée dans le documentaire a été accueillie en entreprises !
Si vous avez envie de prendre un moment pour regarder le documentaire avec vos équipes et faire le bilan des bouleversements à l’oeuvre depuis un an, organisons une session ensemble à la rentrée ! Ecrivez-moi à sam.durand.pro@gmail.com
Quelques articles à lire dans la presse pour la sortie de Work in Progress :
Pour Les Echos, le documentaire est un voyage initiatique !
Pour Courrier Cadres, des leçons sont à tirer du documentaire pour les managers.
Pour Capital, le travail n’a plus à être un fardeau !
J’ai répondu à trois questions pour la Fondation Travailler Autrement.
J’ai répondu à une interview pour le blog de Randstad.
A l’occasion du 1er Mai, Le Monde a rassemblé six films traitant du travail, mais a oublié Work in Progress, faisons en sorte que ce ne soit pas le cas l’an prochain ! Tagguez-nous sur les réseaux lorsque vous le regardez 👀
Si vous n’avez pas encore vu Work in Progress, séance de rattrapage, il est disponible sur Welcome Originals !
Camille Rabineau qui est derrière Comme On Travaille a lancé une étude sociologique qualitative sur le bureau pour comprendre la place qu’il occupe dans la relation des salariés avec leur entreprise. Elle est à la recherche d’une trentaine de personnes, de tous profils, en poste ou avec une expérience salariée récente dans un métier de bureau, devant se rendre ou ayant dû se rendre régulièrement dans les bureaux de l’entreprise pour exercer ses fonctions. Pour y participer c’est par ici ! 🔥
Je vous recommande aussi de vous abonner à sa newsletter qui est une vraie pépite !
Je termine cette rubrique par un Tweet que j’ai aimé :
Oups, la rubrique “Documentaire” a disparu ? C’est parce que je vous ai déjà tout dit dans les news juste au-dessus. Si vous suivez KÖM sur les réseaux, vous savez déjà que l’on crée une vraie branche dédiée aux documentaires au sein de l’agence, attendez-vous au retour de la rubrique rapidement ! Dans les prochains programmes nous allons continuer à explorer le Future of Work, et d’autres sujets !
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Bonne journée ! 🌞