Développer la culture de l’innovation dans votre entreprise
Billet du futur #131 : Traiter ses collaborateurs comme des enfants, sans les infantiliser.
Bienvenue dans cette nouvelle édition du billet du futur ! Ça fait maintenant 5 ans que j’explore les meilleures pratiques du Futur du Travail, et cette newsletter est le meilleur moyen de découvrir mes apprentissages en avant-première.
Si ce n’est pas déjà fait vous pouvez aussi 👇
Regarder les documentaires Work in Progress 🍿
Organiser une projection avec vos équipes 📽️
Lire la BD “Mais pourquoi j’irais travailler ?” 📖
Bonne lecture,
Sam
Développer notre état d’esprit d’incertitude
Il y a une question qui revient systématiquement à toutes les projections du documentaire Skills: make it work, et je me suis dit que ce serait intéressant d’y répondre par ici :
Est-ce que tout le monde peut développer l’état d’esprit d’incertitude ? Et si oui comment faire ?
Pour ceux qui n’ont pas vu le documentaire, c’est un concept proposé par Vaughn Tan qui commence par nous expliquer qu’on est passés d’un monde de risque à un monde d’incertitude. Des crises il y en a toujours eu, ce qui est nouveau c’est qu’elles se combinent toutes en même temps.
Vaughn commence par distinguer la vraie incertitude de la notion de risque, que l’on a tendance à mélanger :
Le risque c’est une forme d’incertitude pour laquelle on peut connaître les résultats et actions possibles, connaître leurs probabilités et avoir une idée des conséquences potentielles.
La vraie incertitude c’est qu’on ne sait pas ce qu’on ne sait pas. C’est ne pas connaître les résultats et actions possibles, ni les probabilités et les conséquences potentielles.
Bon et une fois qu’on a dit ça, Vaughn nous invite à adopter un état d’esprit d’incertitude, c'est-à-dire accepter l’idée qu’il existe des inconnues qu’on ne peut pas mesurer ou optimiser.
Et dans un monde d’incertitude, pour être à l’aise avec ces inconnues, il faut se voir comme quelqu’un en capacité de changer, accepter qu’on ne sera pas la même personne à l’avenir, face à des situations nouvelles.
Concrètement en entreprise, il ne faut pas assigner quelqu’un à un rôle figé mais au contraire adopter des rôles modulaires et provisoires :
Vaughn recommande d’avoir des rôles qui sont régulièrement modifiés pour élargir la fiche de poste, rendre chacun polyvalent. Il suggère d’avoir au moins 25% du temps de chacun plus ou moins libre pour faire de nouvelles choses, que chacun puisse choisir comment apporter de la valeur différemment et résoudre les défis de l’entreprise. Ce choix n’est pas unilatéral, c’est une discussion constante avec le reste de l’équipe.
C’est ce qui permet que la bonne idée qu’on a le matin en se rendant au travail, ou à la machine à café en discutant avec des collègues ne reste pas lettre morte. Qu’on ait la bande passante pour s’en saisir et lancer le projet avec les bonnes personnes. Combien de bonnes idées restent dans la tête des gens faute de temps et d’énergie pour les mettre en place ?
L’exemple bien connu chez Google, c’est le 20% du temps que l’on peut allouer à des projets personnels ou bien à des projets au sein d’autres départements du groupe Alphabet. L’entreprise, évidemment très tournée vers la data, veille à ce que ses salariés ne soient jamais staffés à 100% mais ait toujours cette marge de manœuvre pour démarrer de nouveaux projets, car une entreprise qui occupe ses collaborateurs à 100% est une entreprise qui ne peut pas innover.
Le terme d’état d’esprit d’incertitude, fait d’ailleurs beaucoup penser au concept de Carol Dweck :
Le growth mindset (état d’esprit de croissance), est la croyance que nos compétences et notre intelligence peuvent se développer avec l’effort, l’apprentissage et la persévérance. À l’inverse, le fixed mindset (état d’esprit fixe) suppose que nos capacités sont figées et que l’échec est un signe de limites personnelles plutôt qu'une opportunité de progresser.
Et là, si vous réfléchissez deux secondes à votre entourage, je suis sûr que vous vous dites que certaines personnes sont naturellement dans cet état d’esprit de croissance, quand pour d’autres, c’est plus compliqué.
Lors des tournages du documentaire, j’ai demandé à tous les speakers si le fait que tout le monde n’avait pas, en entreprise, naturellement cette capacité à naviguer dans l’incertitude, à apprendre facilement, à prendre des initiatives, venait de l’infantilisation des collaborateurs.
Et tous m’ont répondu que oui, sauf Vaughn Tan, qui m’a dit que nous gagnerions à traiter tout le monde comme des enfants.
Car les enfants ont sans cesse envie de faire de nouvelles choses, et ce faisant, ils échouent beaucoup, mais ils n’ont pas encore appris que l’échec était mauvais pour d’autres raisons que l’échec lui-même. Or en entreprise, nous avons intégré l’idée que les chefs ne pouvaient pas échouer, car ils estiment que leur légitimité vient du fait de ne jamais se planter. Leur posture de sachant ne leur donnant pas le droit à l’échec. Ainsi, ils sont incités à ne faire que ce qu’ils savent faire, ne pas prendre de risque, et ne rien faire de neuf, et donc ne jamais innover.
Or dans un monde d’incertitude, on a sans cesse besoin de faire des choses nouvelles, de prendre des risques. Il n’y a pas d’entreprise apprenante sans capacité à accepter l’échec.
Ça ne veut pas dire qu’il faut glorifier l’échec, mais simplement l’accepter comme processus d’apprentissage dans un monde en mutation.
Et c’est une des façons de répondre à notre question du jour : oui, on peut tous développer un état d’esprit d’incertitude même si ce n’est pas naturel.
Mais pour ça, il faut créer des environnements sécurisants, voici ce que vous pouvez faire pour développer l’état d’esprit d’incertitude et la culture de l’innovation dans vos équipes :
valoriser les efforts et le processus plutôt que seulement les résultats
reconnaître les progrès individuels et collectifs, les mentionner
promouvoir l'idée que chaque défi est une opportunité d'apprentissage et pas un problème supplémentaire
développer le droit à l'erreur en accompagnant chaque échec d'un feedback constructif pour progresser
en tant que leader, partager ses propres erreurs, montrer sa vulnérabilité
Si on veut résumer pour innover ; il faut échouer dans un environnement sécurisant.
Accepter l’idée qu’il faut adopter un état d’esprit d’incertitude ne veut pas dire qu’on n’a plus rien à quoi se raccrocher, que tout devient mouvant. Mais on fait une meilleure distinction entre ce sur quoi on a de l’emprise : la culture d’entreprise, son histoire, les leviers de motivation des collaborateurs, et ce qui ne dépend pas de nous.
News 🔥
En ce moment, j’adore mes journées, c’est un mix entre des conférences un peu partout et l’écriture du prochain documentaire, autant vous dire que le cerveau est en ébullition !
J’ai d’ailleurs pas mal hésité sur le sujet du jour, pour écrire le prochain docu, je fais un gros travail de veille, je lis des tonnes d’articles, je passe mon temps en call, j’écoute des podcasts, je lis des rapports, des livres… Et forcément, je découvre des tonnes de bonnes pratiques sur notre sujet de l’année : le management ! Je commencerai à en partager certaines dès les éditions de cet été, une fois que j’aurai tranché sur les speakers et exemples du prochain film. Pour l’instant, j’ai une liste de 50 boîtes que je veux absolument aller voir, il va falloir trancher, ou prévoir un film de 8 heures.
Bon et cette semaine, on arrive doucement sur la fin des conférences avant la pause estivale, après la semaine dernière où c’était littéralement un marathon, cette semaine est plus calme mais avec quelques très grosses dates que j’attends avec impatience !
L’agenda se remplit pour cet automne avec plein de projections dans plein de secteurs, j’adore ! Si vous voulez organiser un temps fort avec vos équipes pour les faire réfléchir avec des perspectives nouvelles sur les transformations du travail, tout se passe par ici.
Et on a lancé la version entreprise du WIP Comedy Club ! Parce qu’on est convaincu qu’une entreprise capable de rire du travail, c’est une entreprise qui sait prendre du recul et ouvrir le dialogue avec ses collaborateurs : désamorcer les tensions, éviter les non-dits, faire passer des messages par le rire et renforcer la cohésion d’équipe.
Déjà une dizaine de sessions de stand up en entreprises de prévues pour les summer party, les AG, les événements RH, on fait venir la crème de la crème de nos humoristes, chez vous ! Par ici pour organiser votre session.
On prépare en parallèle une nouvelle saison pour cet automne, mais cette fois-ci, on voit les choses en grand : une vingtaine de sessions, à Paris et dans plusieurs villes françaises ! J’associe d’ailleurs un dernier partenaire à ce format, à qui je devrais proposer ? Quelle marque RH / entreprise sait communiquer avec humour ?
Parrain du futur
Cette édition est parrainée par Tiime, c’est le logiciel que j’utilise pour ma facturation depuis 5 ans maintenant, et je ne compte pas en changer. Au contraire, je viens de les choisir pour anticiper la réforme de la facturation électronique de 2026.
Quand j’ai édité ma première facture, le logiciel m’a proposé d’ajouter mon logo. Sauf qu’à l’époque, j’étais indépendant, Work in Progress n’existait pas, mon logo c’était ma tête.
Alors j’ai mis une photo de moi. Ça a bien fait rire mes potes en finance quand ils ont vu ça. D’ailleurs, depuis ça n’a pas changé ! Derrière les numéros de bons de commande, les SIRET et autres réjouissances, il y a un bonhomme, tout seul. Pas besoin de se cacher derrière un nom d’entreprise, de se faire passer pour une agence, d’inventer une équipe, chez Work in Progress, on est un. Et il n’y a pas de raison de faire semblant, y compris en compta.
Ça ne m’empêche pas de bosser avec plein de gens sur les différents projets, mais je crois que j’aime bien ce fonctionnement de solopreneur.
Tiime c’est ce qui me permet de passer moins d’une heure par mois à gérer ma compta :
💵 Shooter les devis et factures
🔊 Envoyer des petites relances en 3s (le jour où on peut supprimer la feature, c’est qu’on a tout gagné)
📜 Lier mes justificatifs à mes dépenses
👀 Garder un oeil sur la tréso
J’utilise l’outil depuis + 5 ans, il fait partie de ceux qui ne sont pas seulement utiles mais aussi inexplicablement satisfaisants à utiliser.
Ah et j’ai oublié de vous dire : c’est gratuit !
Tes cadeaux pour te remercier de partager le Billet du futur
Pour rappel, si tu recommandes le Billet du futur à d’autres personnes, je t’offre des cadeaux !
2 recommandations : Je t’offre un accès privé à mon dernier documentaire !
10 recommandations : Je t’invite à l’avant-première de mon prochain documentaire
25 recommandations : On s’appelle 30’ pour parler de ce que tu veux !
Il te suffit de cliquer sur le bouton ci-dessous pour obtenir ton lien personnalisé.
Corner WIP
Vous n’avez pas eu votre dose de Work in Progress ? Passons une heure de plus ensemble. 🤗
Visionnez les 5 documentaires, dispos en ligne et à regarder sans modération !
Lisez la Bande Dessinée Et si on travaillait autrement ? (2022) et sa grande sœur "Mais pourquoi j’irais travailler ?” (2023)
Baladez vous sur notre chaîne YouTube pour découvrir les coulisses des tournages, des extraits des documentaires ou encore des tribunes !
Et surtout écrivez-moi vos retours, ils sont précieux pour la préparation des prochains projets.
Bonne journée ! 🌞