Bienvenue dans cette toute première édition du Billet du Futur. Un avant-propos qui lance cette série d’exploration du Future Of Work.
Chaque semaine je vous propose de plonger dans les mutations du travail sous l’angle de la découverte et de la réflexion.
Pour ce premier billet j’ai choisi de m’intéresser à la représentation que nous avons du travail. Avant de chercher à le faire évoluer, il s’agit de comprendre la valeur qu’il a pour nous.
Bonne lecture!
Samuel
Le parrain du futur
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Du travail au Future Of Work ?
C’est quoi le Future Of Work au juste ? Comment définir cette locution qui regroupe des thématiques bien diverses ?
Je ne pense pas que le Future Of Work soit la volonté de deviner de quoi sera fait le travail dans 5 ans, 10 ans, 50 ans. Ce serait très peu précis et relèverait de l’imaginaire de chacun, or il existe une dimension bien concrète du Future Of Work.
Au contraire, pour le définir je dirais que nous utilisons l’expression Future of Work pour qualifier les bonnes pratiques, les méthodes, le quotidien et les tendances d’une minorité d’individus qui sont “en avance sur leur temps” et que nous considérons comme “dans le futur”. Le Future Of Work est déjà une réalité pour certaines personnes et nous parlerons de leur travail au futur jusqu’à ce que celui-ci soit généralisé à une majorité d’individus.
Qu’est-ce que le travail ? 💻
C’est une question que l’on ne se pose même pas tellement il est ancré dans nos vies. Notre quotidien est organisé autour du travail. Il est souvent la raison pour laquelle nous nous levons chaque matin, mais par habitude, nous ne prenons généralement pas le temps de nous demander pourquoi nous travaillons.
La sémantique du mot travail évoque à la fois la souffrance et la création puisque le mot désigne d’abord les peines de l'accouchement. Sa signification est donc ambivalente.
S’il y a bien quelque chose qui nous unit tous, c’est le travail. En revanche il rassemble des réalités bien diverses. Ce ne sont pas uniquement les quotidiens qui diffèrent, mais les représentations de chacun.
Le travail, de moins en moins une transformation de la nature. 🌲
Le travail a longtemps été perçu comme une transformation de la nature, une appropriation du monde. On le retrouve décrit comme tel dans les philosophies de Hegel, Rousseau, Fourastié et bien d’autres mais aujourd’hui il y ressemble de moins en moins.
Lorsque Colin Clarke a classifié l’économie en trois secteurs, il a choisi de les définir en fonction du caractère plus ou moins proche de la relation avec la nature.
Le secteur primaire concerne la collecte et l’exploitation directe des ressources naturelles, le secteur secondaire concerne la transformation des matières premières. Enfin le secteur tertiaire se définit comme les activités qui ne font pas partie des deux autres.
La théorie du déversement suivant son cours, aujourd’hui +75% de la population française travaille dans le secteur tertiaire. A l’échelle de l’individu, le travail est de moins en moins une transformation de la nature.
Pour Voltaire, “Le travail éloigne de nous trois grands maux : l’ennui, le vice et le besoin.”
Le travail est perçu comme une activité, il nous occupe un certain nombre d’heures par jour. Une nécessité puisque l’homme n’est pas fait pour l’oisiveté. Dans les prisons, la suppression du travail est une menace utilisée pour maintenir l’ordre, même les plus grands criminels préfèrent travailler plutôt que de ne rien faire.
Le travail ensuite est un gagne-pain, il permet de subvenir à nos besoins primaires et secondaires en éloignant le besoin.
Cette citation est limitée puisque pour d’autres, le travail est bien plus que cela. Il peut être considéré comme une oeuvre, permet la réalisation de soi, fait naître ce sentiment d’accomplissement et de satisfaction face au travail accompli. La réalisation de soi peut exister dans tous les métiers et surtout n’est pas absolue, elle dépend des attentes de chacun et évolue au cours de la vie de l’individu. C’est une notion subjective et évolutive qui permet de se reconnaître et d’être reconnu.
Posons-nous ces questions : Qu’est-ce qui fait que ce soir nous serons satisfaits de notre journée ? Comment nos attentes pour nous sentir accomplis ont-elles évoluées au cours des dernières années ?
Un changement de paradigme
Si nous explorons de nouvelles façons de travailler c’est que nous ne sommes pas totalement satisfaits du travail tel qu’il s’offre à nous aujourd’hui. C’est principalement la conception du travail en tant qu’oeuvre qui pousse les individus à découvrir de nouvelles façons de travailler. A l’origine de la révolution du freelancing, du regain d’intérêt pour l’artisanat, de l’intrapreneuriat et des innovations managériales, il y a une volonté profonde de trouver du sens dans son travail, afin qu’il ne soit plus uniquement considéré comme une activité rémunératrice.
Ces envies nouvelles prennent racine dans la transformation du fonctionnement de notre société et surtout de l’évolution de l’entreprise en tant qu’objet. Autrefois considérée comme protectrice, vectrice de solidarité et garante de l’amélioration du niveau de vie, elle peine aujourd’hui à attirer dans sa forme traditionnelle. Dans son livre Du labeur à l’ouvrage, Laëtitia Vitaud explique très justement ce changement de paradigme. La sécurité qu’offrait le salariat en échange du lien de subordination et d’un travail morcelé était bien acceptée tant que le “package” obtenu au prix de luttes sociales était suffisamment conséquent ; revenus stables et croissants, sécurité de l’emploi pour soi et promesse d’une meilleure situation pour ses enfants, congés payés … En somme le travailleur disposait d’une bonne protection sociale en échange de son labeur. Or cette promesse du salariat s’est petit à petit effacée avec la mondialisation et la financiarisation de l’économie ainsi que la perte de vitesse des syndicats.
Une nouvelle conception du travail voit le jour
Ce changement de paradigme ouvre la voie à l’exploration de nouvelles façons de travailler que nous qualifions de Future Of Work.
Derrière cette locution, c’est tout un tas d’initiatives que nous allons découvrir ensemble : le boom de l’économie freelance, le défi de la protection sociale des indépendants, les nouveaux outils qui nous permettent de réinventer la façon dont nous travaillons, le travail en remote, les innovations managériales, les nouveaux espaces de travail, le rôle des collectifs et communautés, le renouveau de l’éducation …. et bien d’autres!
Ici et là des individus, des groupes innovent dans leur comportement et créent de nouvelles façons de travailler. Notre rôle est de connaître ces initiatives, les tester et les diffuser pour qu’un jour elles deviennent la norme pour tous, le présent du travail.
👀 Aiguisez votre regard sur le travail avec :
Un documentaire Arte : Travail Des regards d’experts qui tentent de donner une définition du travail, bien que le format ne soit pas ludique, le contenu est génial!
Le livre Du labeur à l’ouvrage de Laëtitia Vitaud que je vous recommande à 200% : mon article sur le livre / acheter le livre.
L’article Le travail et la reconnaissance chez Hegel via Cairn.
Une chanson : Le travail c’est la santé - Henri Salvador. (Je ne vous garantis pas qu’après l’avoir écoutée vous ayez encore envie de travailler.)
Et voilà ! C’est tout pour aujourd’hui. Et maintenant je compte sur vous, le futur du travail ça ne se construit pas tout seul ! 🤷♂️
Dites moi ce que vous en avez pensé. Dans le prochain billet nous parlerons des abeilles. Oui vous avez bien lu, des abeilles ! 🐝
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