IA : posez-vous les bonnes questions
Billet du futur #103 : comité éthique, rémunérer les prompt, dire quand on utilise des IA..
Après une année de travail, notre docusérie AI at work: who runs the office? sort le mois prochain. Et on vient de publier le trailer !
C’est la docusérie qui explore l’impact de l’IA sur le travail, elle sera en ligne dans le monde entier à partir du 4 avril.
Comment faire en sorte que l’IA soit un outil choisi et jamais subi ?
Comment faire en sorte qu’elle nous augmente et ne nous remplace pas ?
Et surtout, comment embarquer l’ensemble des collaborateurs dans ces transformations ?
J’organise deux projections publiques au cinéma, une à Lyon et une à Paris pour fêter la sortie et vous le présenter. Dates uniques et places limitées.
Vous venez ?
Sam
IA : se poser les bonnes questions
Ces derniers mois, j’ai plongé au cœur de l’IA, pas tant sur la partie technique que sur les usages, sur les questions éthiques, et sur les façons concrètes dont elle transforme et va continuer de transformer nos quotidiens. Avec évidemment un focus tout particulier sur le travail.
Et au fil de mes recherches, je me suis posé pas mal de questions qui me semblent importantes à avoir en tête, à débattre, d’abord avec nous même. Et idéalement à plusieurs ensuite au sein des entreprises pour ne pas laisser la technologie nous filer entre les doigts et en faire un usage qui soit réfléchi et choisi collectivement.
On a vite fait de personnifier l’IA comme une boîte noire sur laquelle on n’a pas de contrôle, mais c’est loin d’être la réalité. Et la meilleure façon de faire en sorte qu’elle nous augmente plutôt qu’elle ne nous diminue ou nous remplace, c’est de se forger une opinion sur les usages qu’on veut en faire.
Je vous invite à vous poser ces quelques questions :
Être rémunéré pour créer un prompt ?
Faut-il rémunérer une personne qui invente un prompt en entreprise qui est ensuite utilisé par différents collaborateurs. Doit-elle percevoir une forme de royalties à chaque utilisation du prompt ? Et si c’est le cas, doit-elle continuer à percevoir des royalties pour ce même prompt si elle quitte l’entreprise ? A qui appartient alors le prompt, à l’entreprise ou à la personne ?
On en vient à des réflexions sur la valeur de son travail. Et dans le cadre du salariat, je crois que je suis plutôt contre. Un salarié cède la valeur du travail qu’il fournit à l’entreprise à travers son contrat de travail. Si les conditions ne lui conviennent pas, il vaut mieux qu’il soit indépendant. En revanche, je crois beaucoup à l’actionnariat salarié, au partage de la valeur créée de façon plus équitable et à l'intéressement de l’ensemble des collaborateurs sur la performance de l’entreprise.
Et d’ailleurs, si les prompts deviennent des sujets stratégiques en entreprise, il s’agira de les auditer ! Qui s’en charge ? Les auditeurs externes, un comité éthique et scientifique ?
C’est une des réflexions qui vient des exercices faits lors du séminaire avec les partenaires de Work in Progress, imaginé par Noémie Aubron.
Qui doit siéger au comité éthique de l’IA ?
L’enjeu de l’IA en entreprise n’est pas seulement de faire en sorte d’embarquer l’ensemble des collaborateurs dans son utilisation, mais que les usages faits de la technologie soient éthiques. Et pour le garantir, l’idée est de créer un comité éthique dont le rôle est de dicter la stratégie d’utilisation de l’IA, d’en définir le cadre, de guider son déploiement, d’arbitrer les litiges.
La plupart des entreprises qui se sont dotées d’un comité éthique ont sollicité des personnes externes à l’entreprise. Chez Orange par exemple, Le Conseil d’éthique de la Data et de l’IA est composé de 11 personnalités externes, choisies pour leur indépendance, leur neutralité, leur expertise sur ces sujets, ainsi que pour la diversité de leurs profils.
J’aime l’idée de solliciter des personnes indépendantes de l’entreprises pour guider ces décisions, mais je trouve chouette d’intégrer aussi des représentants de l’entreprise à ce comité : des représentants des membres issus de départements variés, pas uniquement des scientifiques et experts juridiques, des personnes qui utilisent l’IA dans leur métier au quotidien !
Quand dois-je l’utiliser l’IA ?
C’est une question qui paraît toute bête mais qui n’est pas si évidente. La réponse n’est pas forcément “quand elle fonctionne bien”.
Ce n’est pas parce qu’on peut qu’on doit. Il y a plein de moments où nous devons être capables de nous passer de l’IA, soit parce qu’effectuer la tâche nous même nous permet de monter en compétences, soit parce qu’on se sent utile, soit parce qu’on noue une relation humaine, ou tout simplement parce qu’on aime la faire. C’est ce qui différencie l’humain de la machine, nous accordons de la valeur au processus en tant que tel et pas uniquement au résultat final.
Est-ce que je dois le dire quand je l’utilise ?
C’est la question suivante, et celle-ci semble vite répondue mais pas aussi vite appliquée. Il semble évident de dire quand on a utilisé l’IA pour un travail. De fournir une estimation de la part d’utilisation de l’IA dans un texte par exemple et en tous cas de ne pas chercher à le cacher !
Qui doit avoir accès à l’IA ?
Là aussi la réponse semble évidente : tout le monde ! Et pourtant j’ai rencontré beaucoup d’entreprises ces derniers mois qui refusent de donner accès aux outils IA à l’ensemble des collaborateurs.
Parfois ça en devient même amusant ! La direction d’un grand cabinet de conseil bien connu refuse que ses consultants utilisent ChatGPT, en revanche ils ont pris des licences pour toute la direction. Sauf que la direction passe son temps en réunion et n’a pas le temps d’utiliser l’outil. En revanche le job de tous les autres membres consiste à créer du contenu : des rapports et des powerpoints, et c’est bien là qu’une licence GPT4 serait utile !
J’ai du mal à imaginer comment on peut à la fois vouloir embarquer l’ensemble des membres dans ces transformations sans laisser personne de côté et refuser qu’une partie d’entre eux n’utilisent la technologie.
Quelle marge d’échec suis-je prêt à accepter d’une IA ?
Et la question subsidiaire, suis-je aussi tolérant avec les erreurs de l’IA qu’avec celles des humains ? En fonction de la nature de la tâche, les risques associés à l’échec de celle-ci ne sont pas les mêmes. S’il s’agit de sous-titrer une vidéo et que l’IA se plante dans une transcription, l’erreur n’est pas aussi critique que s’il s’agit de piloter un transpalette dans un entrepôt dans lequel évoluent des humains.
C’est d’ailleurs au comité éthique de guider sur les différents niveaux de marge d’erreur que nous sommes prêts à accepter des IA.
Globalement nous semblons beaucoup moins tolérants avec les erreurs de l’IA qu’avec celles des humains. Sinon, les véhicules autonomes circuleraient de façon plus massive sur nos routes.
News 🔥
Les semaines sont d’une intensité folles en ce moment, et paradoxallement, même si je ne fais que bouger, j’ai une impression de calme. Entre deux traversées de la France et des événements à Paris, je passe mes week ends à la montagne, la neige semble être de retour et je compte bien en profiter !
La semaine dernière, c’était la WIP Expedition Night, et j’ai adoré réunir 600 d’entre-vous pour cette grande kermesse du travail ! Je me suis éclaté, j’ai appris plein de choses, j’étais super content de vous rencontrer ! Revivez cette soirée en photos.
On remet ça l’année prochaine ? Vous avez été nombreux à partager vos retours sur les réseaux et merci pour tous vos super feedbacks, si vous avez des suggestions de contenus, de speakers, de formats pour la suite, ma boîte mail et mon LinkedIn sont ouverts !
Le 21 mars je vous invite à un webinar organisé en partenariat avec Apogea. A l’approche de la sortie de notre docusérie AI at Work, nous allons creuser l’impact de l’IA sur les métiers des ressources humaines. C’est à 13h, vous venez avec votre déjeuner et on se retrouve de l’autre côté de l’écran ? Inscriptions gratuites sur ce lien.
Et si le trailer vous a donné envie de découvrir la docusérie, c’est le moment de prendre votre place pour venir le voir sur grand écran. Florent & Guillaume qui ont réalisé la docusérie seront avec moi pour la présenter et on répondra à toutes vos questions en direct !
Le 4 avril à Paris - 20h au Mk2
Le 9 avril à Lyon - 19h au Pathé Bellecour
Et pour les lyonnais, je vous retrouve ce jeudi à partir de 18h pour le vernissage de l’expo photo Working Class. Ça se passe à l’Ellipse, place bellecour, c’est gratuit, inscriptions juste ici.
Corner WIP
Vous n’avez pas eu votre dose de Work in Progress ? Passons une heure de plus ensemble. 🤗
Visionnez mon premier documentaire, Work in Progress (2021)
Visionnez mon deuxième documentaire, Why do we even work? (2022)
Visionnez mon troisième documentaire, Time to Work (2023)
Lisez la Bande Dessinée Et si on travaillait autrement ? (2022) et sa grande sœur "Mais pourquoi j’irais travailler ?” (2023)
Et surtout écrivez-moi vos retours, ils sont précieux pour la préparation des prochains projets.
Tes cadeaux pour te remercier de partager le Billet du futur
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1 recommandation : Je t’envoie mon rapport d’étude “Future of Work”
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Bonne journée ! 🌞