Japon : au boulot les seniors
Billet du futur #121 : Travailler dans un monde où on vit jusqu’à 100 ans.
Bienvenue dans cette nouvelle édition du billet du futur ! Ça fait maintenant 5 ans que j’explore les meilleures pratiques du Futur du Travail, et cette newsletter est le meilleur moyen de découvrir mes apprentissages en avant-première.
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Bonne lecture,
Sam
Une population vieillissante
Parmi les tendances qui pèsent sur la façon dont nous gérons nos entreprises et vivons nos vies, il y en a des bien bruyantes comme l’arrivée de l’intelligence artificielle et plus généralement toutes les transitions technologiques, sur lesquelles les entreprises réagissent rapidement.
Et puis il y a les transitions plus silencieuses, que nous prenons pour l’instant à la légère car les effets de celles-ci sont encore imperceptibles, c’est le cas de la transition verte ou de la transition démographique.
Notre population vieillit, nous vivons plus longtemps, et mécaniquement, le temps que nous passons à la retraite s’allonge. Au même moment, nous faisons moins d'enfants, résultat sur le marché du travail, la pyramide des âges évolue aussi vers des actifs de plus en plus âgés.
Le Japon est en avance sur la courbe de vieillissement de la population, et vit aujourd’hui ce que nous connaîtrons certainement en Europe d’ici une vingtaine d’années.
Dans l’archipel, après avoir aussi pris le sujet à la légère pendant un moment, le gouvernement et les entreprises se sont réellement saisi du sujet à bras le corps depuis une dizaine d'années, et plus encore ces derniers temps.
Si vous avez déjà été au Japon, vous l’avez forcément remarqué immédiatement : des personnes âgées, parfois très âgées en train de travailler. On les voit dans des jobs plus ou moins pénibles : tenir les konbinis, ces supermarchés ouverts 24/7, on les voit dans la rue en train de faire la circulation avec des bâtons rouges lumineux ou en train de surveiller les chantiers, on les retrouve dans les transports pour guider les voyageurs… Ils font partie du paysage !
Les chiffres nous disent qu’ils sont +52% à travailler après 65 ans, et quand on leur demande s’ils souhaitent continuer après 70 ans, 75% d’entre eux répondent OUI !
Alors pourquoi ?
Vous vous en doutez, la première raison, c’est qu’ils ont besoin de revenus pour compléter une retraite trop maigre, généralement l’équivalent de 600 - 900€ pour quelqu’un ayant cotisé toute sa vie jusqu’à 65 ans.
C’est bien pour mettre du beurre dans les épinards que les japonais continuent de travailler après l’âge de départ à la retraite.
Ce qui est étonnant, c’est qu’une fois interrogé sur les raisons pour lesquelles ils travaillent encore après l’âge de départ à la retraite, ils sont 60% à répondre “pour être en bonne santé” !
Le fait de travailler après l’âge de départ à la retraite n’est pas considéré comme un fardeau ou une corvée, au contraire ! Le travail est vu comme une manière de rester en bonne santé, de ne pas tomber dans l’isolement, de maintenir une vie sociale, un statut, de donner un sentiment d’utilité à celui qui travaille. Et dans une société collectiviste comme le Japon, c’est essentiel !
Ceux qui ne travaillent pas dans une activité rémunérée s’engagent énormément en tant que bénévoles ! Le travail, sous toutes ses formes, semble se poursuivre jusqu’aux alentours de 80 ans, quand la dépendance prend la relève.
Et ça semble fonctionner, puisque le Japon est le pays avec le plus de centenaires au monde et la meilleure espérance de vie de l’OCDE (88 ans pour les femmes / 82 ans pour les hommes).
Alors face à cette population vieillissante, et ce besoin pour les retraités de continuer à travailler, ce qui nous a intéressé, c’est la façon dont la transition a été conduite. Quelles mesures le gouvernement japonais a-t-il pris ?
Comment les entreprises ont-t-elles adapté les conditions de travail ?
Et comment les individus ont vécu cette transition ?
Nous avons interviewé sur place professeurs, chercheurs, conseillers du gouvernement, entreprises de différents secteurs, associations et évidemment seniors, pour tenter de répondre à ces questions.
Le fait même d’organiser des tournages au Japon mériterait un documentaire à lui tout seul tant la culture du travail est différente de la nôtre, nous avons vécu quelques situations ubuesques en cours de route, mais gardons ces anecdotes pour les projections ce printemps.
En attendant la sortie de notre prochain documentaire, voici ce que je retiens de ces rencontres.
Le projet de vie jusqu’à 100 ans du gouvernement
Pour comprendre les décisions du gouvernement, il faut avoir en tête qu’au Japon, les salaires sont quasi exclusivement liés à l’ancienneté, et pas aux compétences.
Pour schématiser, de 20 à 40 ans, les salariés sont sous-payés, à 40 ans, ils gagnent à peu près ce qu’ils devraient gagner et au-delà de 40 ans, ils récupèrent leur dûs et sont sur-payés.
C’est ce système qui explique qu’au-delà de 40 ans, un certain immobilisme se met en place sur le marché du travail, rares sont les travailleurs qui changent d’employeur, ils collectent le surplus de salaire.
Pour contrer le vieillissement, le gouvernement a décidé de relever l’âge de départ obligatoire à la retraite de 60 ans à 65 ans. Sauf que les entreprises n’ont pas envie de continuer à payer leurs employés sur la même courbe de croissance du salaire car les salariés âgés qui représentent une part grandissante de leurs effectifs, sont aussi les profils qui leurs coûtent les plus chers. Et si certains ont des compétences adaptées à leur poste, ce n’est pas le cas de tous.
Alors les entreprises ont trouvé une parade, elles licencient les salariés à l’âge de départ à la retraite, et à travers un mécanisme qu’ils appellent “réemploie sélectif”, les salariés peuvent continuer à travailler dans l’entreprise mais sur un statut d’indépendant, et en concédant à une baisse de 30 à 40% de leur salaire.
Pour inciter à travailler plus longtemps, au-delà d’avoir relevé l’âge de départ à la retraite, le gouvernement distribue désormais des subventions aux entreprises qui emploient des travailleurs âgés de +65 ans. Il organise aussi le partage d’expérience entre les entreprises sur les bonnes pratiques de formation et d’adaptation des conditions de travail pour favoriser l’emploi des seniors jusqu’à 70 ans.
Les entreprises s’adaptent
Face à une population vieillissante, les entreprises n’ont pas d’autre choix que d’intégrer les seniors durablement dans leurs effectifs, voici quelques unes des mesures que nous avons observé :
Formation : Le sujet de la formation est directement lié à celui du vieillissement de la population. Si la vie active s’allonge, le nombre de transitions professionnelles augmente également : changement d’employeur, changement de métier, ou simplement évolution du métier, les raisons nécessitant de la formation sont nombreuses. La plupart des entreprises ayant mis en place des conditions de travail favorables aux seniors ont en parallèle mis en place des circuits de formation adaptés. A partir de 55 ans, elles proposent une mise à jour des compétences ou des programmes de reskilling pour se diriger vers des métiers qui peuvent s’exercer à des âges plus avancés.
Réduction du temps de travail : Certaines entreprises se mettent à proposer des semaines de 4 jours, ou bien des journées de 5 heures, à proposer des pauses plus longues et plus fréquentes pour les travailleurs seniors. D’autres proposent des jobs sur lesquels deux ou trois personnes se partagent un temps-plein.
Suppression de la pénibilité : On le sait, la capacité et l’envie de travailler après l’âge de départ à la retraite, dépend de l’expérience vécue tout au long de sa carrière, et quelqu'un qui a exercé un métier avec une forme de pénibilité reconnue, n’aura certainement pas envie de poursuivre. On a rencontré des entreprises qui forment leurs collaborateurs souhaitant continuer à travailler à des métiers sans pénibilité. La formation se fait en parallèle de leur ancien métier, à partir de 55 ans pour celles et ceux qui déclarent vouloir poursuivre dans l’entreprise. Ils peuvent être affectés à des métiers de conseillers clientèle, RH ou autres métiers de bureaux.
Rôle de mentor : Pour d’autres entreprises, les seniors sont mis à profit de l’organisation en qualité de mentor, notamment dans les métiers d’ingénieurs. Leur rôle est d’assurer la transmission des compétences vers leurs collègues plus jeunes.
Suppression des postes de management : Alors ça c’est une mesure qui m’a étonné ! On a interviewé les membres d’une grande entreprise dans la tech chez qui les personnes qui continuent à travailler au-delà de l’âge de départ à la retraite perdent leur statut de manager. Si vous étiez manager toute votre carrière, d’une année à l’autre vous perdez ce titre et le premium de salaire qui va avec, l’entreprise ne voulant pas que son top management soit composé de seniors. C’est assez ambivalent, car au Japon il y a à la fois un certain respect des anciens, et à la fois, une mauvaise image des seniors qui semblent être un poid pour la société et dont l’efficacité n’est pas perçu comme égale à celle d’un jeune travailleur, en dépit des compétences de la personne.
Maintien du salaire et calcul de celui-ci en fonction des compétences : Toyota, premier employeur du pays a annoncé cet été que pour faire face au défi de l’électrification et des véhicules autonomes, l’entreprise allait arrêter de diviser par deux les salaires des salariés qui dépassent l’âge de départ à la retraite, et continuer à les payer sur la même courbe de croissance. L’entreprise a aussi annoncé vouloir ajuster les salaires en fonction des compétences, et plus de l’ancienneté !
Et les seniors, qu’est-ce qu’ils en pensent ?
On a interviewé Tomoko-san, 67 ans, professeure des écoles qui ne s’imagine pas un jour arrêter de travailler. Il fallait la voir, tout sourire, nous parler de ses élèves ! Elle nous disait qu’elle avait du mal à se dire qu’elle avait 67 ans, qu’elle se sentait en pleine forme et que justement, cette bonne forme physique, elle la tenait de son métier ! Passer ses journées avec de jeunes enfants, loin de la vider de son énergie, Tomoko nous expliquait qu’elle était reboostée à chaque fois qu’elle les voyait.
Cette perception du travail, la forme physique à 67 ans, ce sont des éléments qui sont propres à chacun. On a croisé quelques travailleurs qui semblaient avoir dépassé les 80 ans, armés de bâtons lumineux pour guider la circulation dans la rue. On avait du mal à retrouver le même enthousiasme. En revanche, il y a quelque chose dans le rapport au travail qui est fondamentalement différent de ce à quoi nous sommes habitués en Europe et qui est commun à tous les japonais : le travail est perçu comme une fin en soi.
Tomoko nous disait qu’elle parvenait mieux à exprimer sa personnalité dans son travail que quand elle était en famille avec son mari et ses enfants. Le travail est réellement constitutif de l’identité des japonais, et c’est la raison pour laquelle ils ne voient pas l’idée de travailler à un âge avancé comme un problème.
Au contraire, c’est une façon de ne pas tomber dans la solitude ou de ressentir un sentiment d’inutilité. Notamment pour les hommes qui ont passé leur vie au travail, qui se retrouvent à 60 ans sans avoir développé de loisir, de centre d’intérêt, sans avoir passé du temps avec leur famille, l’arrêt brutal du travail les coupe de tout ce qui leur a donné un sens pour se lever le matin.
Et puis ils nous ont parlé de l’Ikigai, cet équilibre entre ce que tu as envie de faire et ce dont le monde a besoin. Au-delà de l’appropriation que nous en avons fait en Europe en dev perso, les japonais en parlent comme un équilibre personnel à trouver qu’ils assimilent au sens.
Et ce qui est assez extraordinaire, c’est la capacité des japonais à donner du sens à des tâches extrêmement simples, à accorder de la valeur au moindre geste, il y a une forme de respect pour le geste bien fait, un amour du travail bien fait qui est fascinant.
Bon, parfois il y a une telle admiration pour le process plutôt que le résultat final qu’ils en perdent de vue le sens de celui-ci, mais c’est cette vision du travail, empreinte de l’artisanat qui explique en partie le fait que les japonais soit enclins à travailler à un âge avancé sans que cela ne provoque des rebellions.
Hiroshi Ono, professeur, chercheur que nous avons interviewé sur place s’amusait du regard que porte la France sur le concept de retraite en disant : “En France, vous avez des grèves à répétition avec des manifestants qui renversent des voitures dans les rues. Au Japon, ce serait inimaginable ! On dirait que les Français s’imaginent qu’ils ont un droit sacré à la retraite. Et pourtant, compte tenu du vieillissement de votre population qui sera bientôt comparable au nôtre, vous n’allez pas avoir d’autre choix que de repousser l’âge de la retraite et faire travailler davantage vos seniors, comme nous.”
News 🔥
Déjà la santé, après avoir passé littéralement une semaine à dormir avec une grippe, la forme est de retour ! Je vous souhaite de passer entre les mailles du filet !
Demain c’est la WIP Expedition Night, j’ai hâte de retrouver une bonne partie d’entre-vous à cette occasion. On a gardé tout ce qui faisait le succès des éditions précédentes, amélioré encore le concept, trouvé de nouvelles dynamiques de jeu, de nouveaux sujets…Je suis curieux d’avoir vos retours, à demain !
Et la semaine continuera du côté de Montpellier, je pars avec les partenaires de Work in Progress à la Cité de l’Economie et des Métiers de demain pour deux jours de séminaire ! Au programme : un temps de learning expedition ou chaque entreprise nous présente une bonne pratique dans laquelle ils excellent. On a tellement à s’apprendre les uns les autres ! Une soirée de conférence & cocktail et puis une matinée de conférences et d’ateliers on va parler d’apprentissages, de polyvalence des compétences, de transmission, intergénérationnel, de management… Et entre temps on partage du train, des repas, et des bons moments, en petit comité, on sera une vingtaine!
Dans quelques semaines déjà sortira notre prochain documentaire Skills: make it work. Et je vous invite à une de nos dernières sessions de montage !
Le temps d’un déjeuner, le vendredi 14 mars à midi, participez à notre session de montage en direct pour plonger au cœur de notre processus créatif. Vous nous aiderez à trancher sur quelques séquences clés, on vous partagera des passages inédits qui ne seront pas dans la version finale, les anecdotes des coulisses, et les dilemmes du montage. Vous comprendrez comment on choisit les instants qui font le documentaire, les doutes, les débats, les décisions qui façonnent l'histoire finale.
Tout ça, le temps d’un déjeuner ! Et ça se passe dans les plus beaux bureaux de Paris, chez Yemanja ! Inscriptions gratuites, et limitées.
Tes cadeaux pour te remercier de partager le Billet du futur
Pour rappel, si tu recommandes le Billet du futur à d’autres personnes, je t’offre des cadeaux !
1 recommandation : Je t’envoie un épisode de podcast privé de 15’ dans lequel je te partage quelques convictions sur le travail.
10 recommandations : Je t’invite à l’avant-première de mon prochain documentaire
25 recommandations : On s’appelle 30’ pour parler de ce que tu veux !
Il te suffit de cliquer sur le bouton ci-dessous pour obtenir ton lien personnalisé.
Corner WIP
Vous n’avez pas eu votre dose de Work in Progress ? Passons une heure de plus ensemble. 🤗
Visionnez mon premier documentaire, Work in Progress (2021)
Visionnez mon deuxième documentaire, Why do we even work? (2022)
Visionnez mon troisième documentaire, Time to Work (2023)
Visionnez mon quatrième documentaire, AI at Work: who runs the office? (2024)
Lisez la Bande Dessinée Et si on travaillait autrement ? (2022) et sa grande sœur "Mais pourquoi j’irais travailler ?” (2023)
Et surtout écrivez-moi vos retours, ils sont précieux pour la préparation des prochains projets.
Bonne journée ! 🌞
Merci, c'est très instructif.
Les situations sont effectivement très différentes pour les personnes après 60-65 ans selon que leur métier a été pénible, basé sur un savoir-faire toujours actifs, des capacités difficilement réplicables par des personnes avec peu d'expérience.
On s'aperçoit déjà que l'IA et les solutions logiciel facilitent le maintient et l'augmentation de compétences (et la réduction de pénibilité) pour les "knowledge Worker" ce qui induira un effet bénéfique pour les "séniors" actuels et à venir en comparaison de la génération d'avant.
Pour les Knowledge Workers, plus la technologie nous augmentera, plus des qualités dificilement réplicables sans expérience (négociation, management de projets complexe, critical thinking) nous permettront de travailler longtemps, et de nous réinventer au fil du temps.
L'emploi sur le long-terme n'est paradoxalement pas qu'une affaire d'âge mais aussi de santé mentale, de risque de précarité pour les peronnes à carrrières fragmentées, de revenu disponible vs. du coût de la vie,...
Les entreprises tentées de licencier les salariés après l'âge 40 ans ne vendront pas à une population qui n'a pas de quoi se loger ou consommer.
Cet article est passionnant !
Je fais partie de la génération qui statistiquement devrait arriver à l’âge de la retraite (l’étude date d’avant l’allongement de la durée du travail), avec un sur deux travailleurs qui aura connu un épisode de cancer pendant sa carrière professionnelle, avant son départ en retraite.
J’ai vécu un cancer, et j’ai la chance d’avoir bénéficier d’un coaching de préparation au retour au travail.
J’ai discuté avec les DRH, une assistante sociale, des bénéfices de ce genre de parcours. Il était question de mettre en place des protocoles pour accompagner les travailleurs qui reviennent d’un long congé, (maladie, dépression, mais aussi aidants ou maternité/parental).
Je n’aurais pas repris mon travail de la même manière sans cela : j’aurais repris six mois plutôt, et sans doute six mois trop tôt avec, comme souvent un nouvel arrêt et un sentiment d’échec très profond pour tout le monde.
Aujourd’hui je n’ai plus la même énergie, je n’ai plus non plus le même alignement avec mon travail, mais j’arrive à un âge où il est difficile de changer de travail parce qu’en France on considère que l’agisme est parfaitement normal.
Je pense pourtant qu’il s’agit d’un défi majeur : comment garder les salariés 2 + de 5 ans pendant encore, au moins 27 ans, au travail, en bonne santé, motivés et compétents.
Je le vois dans mon travail : il y a encore 10 ans, mes collègues qui partaient à la retraite avaient souvent du mal et auraient été en capacité de faire 2 ans de plus avec motivation et énergie
Aujourd’hui, ceux qui partent à la retraite son nerveusement épuisés, a bout , et ne prolongeraient pour rien au monde. Nos conditions de travail ont évolué dans un très mauvais sens. Nous ne sommes pas du tout accompagnés dans l’évolution du monde du travail. Donc, nous en souffrons, et nous subissons au lieu d’y participer, activement et positivement.
Il y a un énorme travail à faire en France pour rendre le travail faisable après 50 ans .
Et la jeune génération qui n’a pas appris la frustration, la patience et le goût de l’effort ne va pas nous payer nos cotisations ! Je ne la dénigre pas quand elle dénonce les conditions de travail que leurs aînés ont acceptées, à tort ; mais je ne suis pas sûre, qu’elle soit apte à faire face aux défis d’aujourd’hui, et encore moins de demain.