Le Future of Work à 1600 degrés
Billet du futur #55 : Futur du travail dans l’industrie, dessin en live et montage !
Bonjour à toutes et à tous, ces dernières semaines je me suis plongé dans un nouvel univers pour découvrir le Future of Work, celui de l’industrie. Et j’ai adoré sortir des macbooks et du digital pour découvrir le concret des shifts, des machines qui font du bruit et des rapports humains qui sont vrais.
Bonne lecture,
Sam
Comment je sélectionne les entreprises du documentaire ?
Le périple démarre à Manchester, après quelques échanges hallucinants avec la douane anglaise, nous (la team KÖM et moi) prenons la route direction l’Est pour arriver du côté de Goole, Yorkshire.
L’ironie du “sounds exciting” de la part de l’employée de Sixt à la remise des clés de la voiture nous avait laissé imaginer l’ambiance. Après avoir dépassé quelques maisons en briques rouges et croisé des locaux aux accents prononcés, pas de doute, nous sommes arrivés !
Mais que faisons-nous ici ? Après le premier Work in Progress, j’avais envie de creuser le Future of Work en dehors des cols blanc. Est-ce que le concept de quête de sens est traité de la même façon ? Quand on parle de Future of Work pour des métiers non télétravaillables, de quoi parlons-nous ? Quels sont les enjeux de transformation des organisations ? J’en avais déjà eu un aperçu chez Ben & Jerry’s en discutant avec des employés de l’usine, mais j’avais envie de découvrir la façon dont ces sujets étaient traités dans l’industrie lourde. Alors direction Saint-Gobain !
J’ai choisi Saint-Gobain, d’abord parce que c’est la première entreprise qui m’est venue en tête quand j’ai pensé à l’industrie, certainement un reste des années prépas, et parce qu’elle m’avait été recommandée comme étant sincère dans ses démarches de transformation et l’intérêt porté à ses membres. Après avoir appelé et discuté avec les profils proposés pour valider leur authenticité, le côté sincère du discours pour qu’il ne soit pas récité ou trop corpo, on était lancés.
C’est toujours difficile de sélectionner les bonnes entreprises, mais dans le fond c’est principalement les parcours des personnes qui nous intéressent. Le message du documentaire n’est pas de dire telle boite est mieux qu’une autre, mais de montrer qu’à un moment-donné, dans un contexte précis, d’équipe, d’organisation du travail, de tâches, à un moment dans la vie d’une personne, elle aime ce qu’elle fait, elle trouve du sens dans son quotidien. Et tout l’enjeu est de décrypter les drivers, les raisons pour lesquelles cette personne se sent bien à l’instant t. Et avec un peu de recul maintenant, c’était un bon choix !
Impressionnant
Nous nous sommes rendus dans une des usines de Saint-Gobain qui fabrique du verre, principalement pour des buildings. Et il y a un côté très impressionnant à la fabrication du verre, qui démarre par le fait de chauffer du sable et d’autres éléments à 1600° avant de passer par différentes machines et de ressortir quelques centaines de mètres plus loin en plaques de verre. Celles-ci sont ensuite transportées avec d’énormes engins au sein de l’usine. Les réalisateurs se sont régalés à remplir des cartes toute la journée, les caméras ont tourné non stop tant les différents métiers sont visuels avec les machines qui bougent dans tous les sens.
C’est assez dingue de faire la comparaison entre ces métiers qui exigent des équipements de protection, dont les tâches sont réalisées dans le bruit, avec des moments de pression intense, des protocoles de sécurité essentiels… et les métiers auxquels je suis habitué qui sont réalisés dans des bureaux colorés, qui commencent plus tard le matin, ne nécessitent pas de bouger de sa chaise… Le mot “travail” englobe tellement de réalités différentes !
Mais alors, quid du Future of Work dans l’industrie ?
L’environnement de travail
Ici, pas de télétravail, pour toutes les personnes qui travaillent dans l’usine, il n’est pas question de se demander si on va venir deux ou trois jours au bureau travailler en présentiel, on n’embarque pas la ligne de prod à la maison pour terminer sa journée, le travail a lieu dans un lieu unique.
Mais dans le fond le télétravail on s’en fou, ce n’est pas une vraie révolution, ce qui change profondément ce sont les rapports managériaux, ce sont les rapports humains, c’est l’organisation du travail à distance qui se fait avec beaucoup plus de confiance et d’autonomie, et ça, ça fonctionne partout.
“I think it’s hugely important for us to encourage autonomy within our workforce. We want people to really share the success of the business. We provide the toolkit to do that and the skillset. And then it’s very rewarding to actually be able to spot a problem, find a solution, do your own analysis and be able to put that solution in place and also be recognized for that, hugely important.” Louise Maloigne
Louise a aussi souligné l’importance, d’avoir au travail, des moments qui ne sont pas du travail, mais simplement des discussions entre collègues, qui sont bien souvent des amis, le fait de faire des blagues, de partager des moments conviviaux. Bien souvent dans l’industrie, les personnes restent bien plus longtemps au sein de la même entreprise que dans d’autres secteurs, et Louise, RH, fait en sorte de laisser le plus possible les mêmes équipes ensemble pour créer ces relations d’amitiés au travail.
“It’s very important that within the course of your working day, you’re not 100% at work, there is actually time for conversation, to spend some time with people, to talk about what you did in the weekend, what TV show you’re watching. And that’s fine, it’s how people connect to each other and that absolutely needs to be encouraged in the workplace.” Louise Maloigne
Et j’ai eu l’impression que ces moments-là sont d’autant plus précieux que les individus sont sous tension dans leur travail, doivent respecter des protocoles stricts pour faire tourner l’usine et ont un besoin vital de décompression, sur leur lieu de travail. Et cela se traduit par des rapports francs, sincères. Pas question de porter un masque, une façade, mais bien d’être pleinement soi-même et d’avoir de vraies relations.
Pour attirer des talents dans ces métiers-là, dans de tels environnements, ce n’est pas la flexibilité qui est un levier d’attraction, mais des éléments très basiques qui ont toujours bien leur importance aujourd’hui mais qu’on a tendance à oublier : un bon salaire, une bonne protection sociale, une excellente reconnaissance pour le travail effectué…
La Mission
Dans ces métiers industriels, l’un des leviers qui est beaucoup revenu est la notion de mission. Celle de Saint-Gobain est “Making the world a better home” et je vous laisserai découvrir dans le documentaire les yeux pétillants de sincérité et de fierté de Louise lorsqu’elle parle du verre qu’elle contribue à fabriquer. Elle m’expliquait que lorsqu’elle se rendait chez des amis, ou dans un hôtel, elle commence par aller voir si les vitres ont été fabriquées dans son usine.
La mission n’est pas seulement un slogan écrit sur le site web, la mission est vibrante, elle fait du bruit, elle dégage de la chaleur, elle est visible, palpable, tranchante…
“In the manufacturing industry you see what you’re doing, it’s there in front of you, you see that you’re doing something, it’s real, you can touch it, you can see it being applied in the outside world.”
Et je crois que cette notion de mission prend d’autant plus d’importance pour rassembler des individus autour d’un projet commun que le travail est parfois pénible ou difficile.
En bref, encore une fois je me suis senti chanceux en rentrant de ce voyage, j’ai adoré découvrir ce monde si éloigné du mien mais qui pourtant, dans l’analyse “travail de demain” vit exactement les mêmes challenges que n’importe quelle autre industrie.
Pour créer un bon environnement de travail, il suffit de commencer par bien payer les personnes, leur offrir de la reconnaissance pour leur engagement, encourager des rapports francs, des discussions sincères, former pour aider à grandir, à évoluer. Laisser autant d’autonomie et de responsabilité que possible et faire le maximum pour que l’impact du travail de chacun puisse être mesuré.
Je profite de cette édition pour vous partager le podcast La Mission du Groupe Randstad et notamment cet épisode où Laurine, raconte sa reconversion de la coiffure à l’industrie après avoir découvert qu’elle était allergique aux produits de beauté. Finalement ce sont deux mondes pas si opposés et son histoire est touchante !
News 🔥
Ah avant que je n’oublie !
🤗 Invitation à une petite session papote ce vendredi ! 🤗
Je suis en train de sélectionner un titre pour Work in Progress 2 et pour trouver la meilleure formulation je vous propose d’en discuter ensemble !
On se prend 30’ pour papoter, je vous raconte les tournages, l’angle qu’on prend avec le documentaire, ce qu’on a envie de montrer à travers ce deuxième volume et on voit si ça nous donne quelques pistes de titre ?
La meilleure idée remporte une place pour l’avant-première à Paris en mars ! 🏆
📍 Vendredi 17 décembre, 11h30 !
💌 Si l’idée vous tente, répondez simplement à cet email et je vous envoie l’invite !
8/9 épisodes de la série Indés sont en ligne sur YouTube, retrouvez-les tous ici. Le dernier épisode, avec notre partenaire SThree sortira mercredi !
Avec Alexis, Victoria et JP, nous sommes passés dans Smart Job sur BSmart pour parler de la série, de protection sociale, de l’écosystème des indépendants… Le replay est ici ! D’ailleurs, tous les épisodes seront également disponibles à partir de janvier sur Maddyness !
Ma prochaine et dernière prise de parole de l’année est jeudi, je vous en parle dans la rubrique BD juste-en dessous, c’est en ligne, gratuit et ça va être très sympa, venez !
Documentaire 🎥
Le montage a démarré et je prends un plaisir dingue à me replonger avec Flo et Thomas dans les différentes interviews, à les décortiquer pour sélectionner les meilleures séquences avant de se lancer dans la construction.
Il nous reste quelques petits tournages pour l’intro, des plans de coupe, mais l’essentiel de la matière est dans la boîte. On est partis pour 2-3 mois de montage non stop. Une bonne moitié se fait à distance, en asynchrone, mais il est aussi indispensable que nous soyons dans la même pièce pour avancer, je monte à Paris 2-3j par semaine, nous rendons d’ailleurs en ce moment visite à l’un de nos partenaires qui nous accueille, le Maif Start Up Club ! Et on s’y sent bien !
En parallèle je prépare les événements pour la sortie du documentaire, d’abord un séminaire de deux jours d’ateliers, de tables rondes et de conférences à destination des partenaires pour réfléchir à notre vision du travail de demain, travailler sur nos modes de management et notre organisation du travail. Puis un second événement, début mars, pour présenter le film en avant-première à la presse et aux créateurs de contenus ! Le documentaire sera ensuite en ligne sur les plateformes !
Work in Progress 2 est un documentaire soutenu par SThree, Le MAIF Start up Club, Le Groupe BPCE, UKG et Freelance.com !
BD ✍️
Cette année j’ai beaucoup pris la parole pour parler du travail de demain, ce coup-ci je vais la donner pour un format inédit : Conférence & Dessin en live !✍️
On se retrouve en live le 16 décembre, ce jeudi pour une discussion avec les jeunes alternants du Groupe Randstad, ce sont eux qui vont construire le futur du travail ! Sophie qui écrit avec moi et illustre la BD, sera présente pour mettre cette conversation en dessin.
Inscrivez-vous en 2 clics sur ce lien, il s’agira d’un live LinkedIn !
La BD Work in Progress est soutenue par le Groupe Randstad France. Rendez-vous en 2022 pour sa sortie !
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Bonne journée et surtout très belle fin d’année ! 🌞
Super intéressant, merci Samuel ! J'ai des super souvenirs de mes deux premiers stages en RH dans l'industrie, où le sens et la fierté de son travail étaient assez évidents, à travers le produit créé, mais aussi les savoir-faire techniques. En France, les usines ne sont pas les plus rentables à l'échelle mondiale du fait des coûts de la masse salariale, donc elles doivent miser sur une expertise et une technologie de pointe pour rester compétitives. Cela crée aussi une vraie fierté d'avoir les meilleurs experts, de travailler sur les dernières machines. Impatiente de voir le documentaire en tous cas, et de suivre le projet.