Le métier le plus attractif en 2040
Billet du futur #69 : Une design fiction, des vacances, une nouvelle BD à écrire…
Bonjour à toutes et à tous,
J’espère que vous êtes en pleine forme, que certains d’entre vous sont en vacances, que d’autres en reviennent ou sont sur le départ. Si vous me lisez pendant vos congés je vous adore ! Et si vous attendez le retour pour me lire je ne vous en veux pas.
Un mois s’est écoulé depuis la dernière édition. C’est le moment où je me rattrape avec un nouveau format de billet inspiré d’une de mes dernières conversations !
Bonne lecture,
Sam
Entre utopie et dystopie : des compromis
J’ai interviewé il y a quelques jours la brillante Noémie Aubron, que je lis immanquablement depuis deux ans. Elle écrit de courtes fictions sur différents sujets pour nous inviter à réfléchir à l’avenir à travers une infinité d’angles différents.
L’interview est passionnante, elle sortira à la rentrée dans le cadre de mes articles pour le Lab de Welcome To The Jungle, je vous partage seulement un extrait :
“Effectivement, tu peux donner plusieurs tonalités dans le design fiction, plutôt utopique, plutôt dystopique, moi je me situe peut-être dans l’entre-deux, j’essaye de cultiver la culture du compromis, le monde dans lequel nous vivons et celui dans lequel nous vivrons n’est ni blanc ni noir, le futur sera forcément une suite de compromis qu’on a à faire.
Je trouve qu’il y a beaucoup de vertus à écrire de l’utopie ou de la dystopie parce que ça suscite des réactions qui sont soit celles du rejet et de la réflexion par rapport au futur qu’on veut, soit celle de l’adhésion, de l’envie, de la motivation… Moi mon intention est un peu au milieu de ces deux extrêmes, je me demande toujours : Qu’est ce qui nous semble possible ? Qu’est ce qu’on a envie d’inventer avec les compromis qu’on doit faire ?”
Discuter avec Noémie m’a donné envie d’écrire à mon tour une fiction, et après avoir longuement hésité sur les différents fils que j’avais envie de tirer, j’ai choisi de rebondir sur les prises de parole des diplômés qui choisissent de bifurquer. Voilà le résultat !
Contrôleur de gestion, le métier le plus attractif en 2040 ?
Vous prenez une grande respiration et pensez à quelque chose d’agréable pour aller accueillir ce candidat pour le poste de contrôleur de gestion. C’est déjà le huitième de la journée pour ce job, vous commencez à fatiguer mais difficile de départager les candidats tant ils ont tous des parcours brillants, des convictions fortes et des expériences précieuses. Après avoir galéré pendant des années à recruter pour les différents métiers de gestion et finance, vous êtes quand même soulagé de voir les candidats se bousculer.
Quand en 2022 les jeunes diplômés avaient commencé à déserter les grandes entreprises comme la vôtre, vous n’aviez pas pris au sérieux le changement de mentalité, vous vous étiez dit qu’il s’agissait d’une bande de privilégiés rebelles et que ça n’allait pas durer.
Les années qui ont suivi ont été compliquées, non seulement les jeunes ont arrêté de postuler sur la quasi-totalité des postes que vous proposiez, mais surtout l’entreprise a subi une grande vague de démission qui a vidé l’organisation de plus 40% de ses membres. Certains sont restés, plus par besoin de toucher un salaire que par conviction… Vous-même avez songé à quitter le navire, pas par conviction mais parce que vous n’arriviez plus à exercer votre métier de recruteur, plus aucune campagne de marque employeur ne semblait fonctionner, les candidats posaient des questions auxquelles vous n’aviez pas de réponse, les offres d’emplois ne donnaient rien et les rares candidats qui se présentaient encore aux entretiens n’étaient pas suffisamment qualifiés.
Votre entreprise d’assurance était loin d’être la seule touchée par ce rejet, certaines organisations d’autres secteurs comme la Grande Conso avaient perdu plus de 70% de leurs membres ! Vous avez bien cru que la fin était arrivée pour les multinationales avant que ne se mette en place la Grande Réorganisation.
Quand la loi obligeant les entreprises à présenter en fin d’année une comptabilité 3C est passée, vous ne vous étiez pas douté qu’il s’agirait d’une mesure salvatrice pour votre entreprise et votre propre poste. Cette idée que l’entreprise doive présenter en plus du bilan comptable un bilan social et environnemental ne semblait pourtant pas révolutionnaire. Seulement, les marchés financiers ont décidé de tenir compte de ces indicateurs également pour flécher leurs investissements, c’est là que la mesure a pris toute son importance et que la Grande Réorganisation a commencé.
Certaines entreprises qui présentaient d’excellents résultats comptables étaient loin du compte en matière sociale et environnementale, elles ont complètement disparu. D’autres comme la vôtre ont dû repenser totalement l’organisation et les produits vendus et même la raison d’être ! Ça a été un choc pour beaucoup mais au bout de quatre années, le bilan 3C a commencé à être présentable. Heureusement pour vous, parce qu’il était transparent et devait être téléchargeable sur le site de l’entreprise. Les candidats l’avaient d’ailleurs tous bien en tête au moment des entretiens et faisaient référence aux récentes progressions de l’organisation sur de nombreux indicateurs. C’est là que vous avez de nouveau pu faire votre métier en le faisant évoluer à votre tour. Exit les grandes campagnes de recrutement, les forums dans les grandes écoles et les déclarations dans la presse, aujourd’hui, pour recruter votre meilleure arme est d’expliquer aux candidats à travers différents exemples et témoignages comment vous avez réussi à progresser au fil des dernières années dans votre bilan 3C.
Vous aviez été étonné que les postes du département gestion et finance deviennent si populaires d’un coup, en discutant avec les candidats, vous avez rapidement compris que c’était le meilleur moyen d’être au coeur de la machine et de mesurer les avancées concrètes de l’entreprise sur les différents objectifs d’impacts collectivement définis.
Vous vous amusez du fait que derrière un nom de poste, le métier ait tellement évolué en quelques années seulement. Allez, il est temps d'aller accueillir ce 8e candidat, c’est quand même une chance de pouvoir choisir le profil à recruter, vous en savez quelque chose…
News 🔥
Fin juin-début juillet les dernières projections de Why do we even work? se sont enchainées, des moments géniaux, des conversations passionnantes… au total vous êtes des milliers à vous être déplacés aux 4 coins de la France pour assister à une projection, avec plusieurs grandes salles, j’ai adoré ! J’ai hâte de remettre ça à partir de septembre, par ici pour organiser un événement ensemble.
Depuis, j’ai pris quelques jours off et mon seul objectif de l’été est d’organiser les tournages de WIP#3 qui démarrent à la rentrée, je garde encore la surprise sur les noms, mais je suis déjà hyper excité à l’idée d’aller à la rencontre de tous ces speakers, on a beaucoup de chance, des personnes brillantes attendent nos questions et nos caméras !
Jusqu’à fin août j’alterne des semaines off et d’autres semaines en rythme light, ce qui va me laisser le temps pour … écrire le prochain tome de la BD Work in Progress !! 🎉
J’ai le plaisir de vous annoncer avec Sophie que nous écrivons une suite des aventures de Sam pour poursuivre l’exploration du travail. J’ai adoré ce projet, on a eu d’excellents retours depuis sa sortie, alors c’est un vrai bonheur de rebosser dessus !
Si vous ne l’avez pas encore lue, vous avez encore un an avant la sortie du prochain tome, c’est peut-être le livre qu’il vous manque pour les prochaines semaines, à lire à l’ombre d’un arbre ?
Vous pouvez la retrouver en librairies, sur le site de la Fnac, ou sur Amazon. Et quand vous l'aurez terminée, continuez de nous écrire vos retours, on adore !
Pour vous faire une idée du contenu de la BD, Ouest France a rédigé un chouette papier sur celle-ci !
Lucca lance la 5e édition des awards du bien-être au travail, si vous avez une innovation à présenter sur le sujet, c’est le moment où les candidatures sont ouvertes par ici.
J’ai fait la rencontre il y a quelques semaines maintenant d’Arthur et Hélène qui ont réalisé le documentaire Ruptures sur les jeunes qui bifurquent à la fin de leurs études. Un film super complémentaire aux réflexions de WIP qui nous a donné envie de nous associer pour travailler la diffusion auprès des étudiants. Nous avons créé un bundle de licences éduc rassemblant les documentaires, des extraits, des questions pour guider la discussion et des contenus pour aller plus loin. L’idée est que les profs puissent se saisir des différents sujets et utiliser les documentaires comme supports pédagogiques. WIP et Ruptures étaient déjà diffusés séparément auprès des étudiants, aujourd’hui les écoles vont avoir un dossier complet pour faire réfléchir les étudiants au monde de demain.
Si vous avez dans vos contacts des profs, des responsables de pédagogie, du lycée à l’enseignement supérieur, c’est le moment de me faire une intro, on a des choses à se dire !
Il ne me reste qu’à vous souhaiter un excellent été ! Je ne sais pas encore s’il y aura d’autres éditions des billets pendant la pause estivale, je verrai en fonction de mes envies ! Ce qui est certain c’est qu’à la rentrée on reprend un rythme de croisière, j’ai déjà 1000 idées à vous partager et brouillons en attente d’écriture !
PS : vous avez un peu de trajet cet été et vous n’avez toujours pas vu Why do we even work? Vous pouvez le regarder juste ici, choisissez votre plateforme !
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Bonne journée ! 🌞
Génial Samuel, j’adore :)