Le virus est déjà omniprésent dans les médias, va-t-il aussi s’immiscer dans notre billet du futur hebdomadaire ? Même si nous essayons d’adapter notre quotidien à ces circonstances exceptionnelles pour retrouver nos repères et nos habitudes, cette situation n'en est pas moins alarmante, contraignante mais temporaire.
A moins de faire partie de ceux qui peuvent lutter “activement” contre le virus dans nos hôpitaux et dans nos entreprises essentielles au fonctionnement de la nation, notre rôle dans cette guerre est passif. Pourtant, bien que passif, il est crucial ! C’est de notre discipline et de notre sens des responsabilités que dépend la victoire : restons chez nous 🏠
Ce qui me fascine en cette période de bouleversements c’est notre capacité d’adaptation et d’acceptation. Après la consternation, le déni (retardant l’acceptation), la colère et la résignation vient le temps des interrogations, c’est le sujet du jour !
Bonne lecture,
Sam
Le parrain du futur
Ce Billet du Futur est parrainé par Sayya. Sayya accompagne les entreprises qui ont l’ambition de développer une culture d’entreprise plus empathique, responsable et “apprenante”. Sayya les aide à initier des changements culturels, à développer des mentalités et des comportements résilients pour rendre leur organisation plus performante, agile et attractive.
En tant que spécialiste des soft skills et du potentiel humain, Sayya donne les moyens aux collaborateurs de mieux se connaître, d’agir en conscience, d’exploiter ses forces et surmonter ses faiblesses. L'expérience collaborateur et l'engagement en seront renforcés.
Une réponse collective face à l’incertitude
Lorsque le virus a commencé à faire son apparition en Europe, certains s’en sont inquiétés à outrance et le Covid-19 alimentait toutes les conversations. D’autres, au contraire ont fait comme si de rien n’était.
Pour ma part j’ai eu tendance à me situer, à tort, dans le second groupe pendant les premiers jours de propagation du virus avant de lire plusieurs très bons contenus sur le sujet.
Depuis ma position a énormément évolué et s’actualise chaque jour. Je suis impressionné par notre capacité collective à intégrer cette situation nouvelle en constante évolution et à nous adapter à ces bouleversements.
Le déni 🤨 : Au tout début, j’étais dans une phase de déni, je me disais que ce n’était pas si grave, que les différents événements n’allaient pas être annulés, que l’on trouverait toujours une solution. Et c’est ce qui s’est passé, les différents événements pros et persos ont d’abord été décalés de quelques jours ou transformés pour s’adapter aux nouvelles consignes : les conférences sont devenues des webinars, les missions de conseils se sont programmées à distance ou se sont décalées de quelques semaines.
La colère 😠 : À mesure que la situation évoluait, la phase de déni a été remplacée par la colère : la plupart de ces événements ont tout bonnement été annulés ou reportés à l’automne prochain, la saison de ski s’est interrompue brutalement, mes vacances au Danemark sont tombées à l’eau. J’avais du mal à imaginer qu’en France en 2020 une catastrophe de grande ampleur puisse survenir ! J’étais à la fois contrarié par l’annulation de mes projets et par l’impuissance, dont je prenais petit à petit conscience, face à l’épidémie qui gagnait du terrain.
L’acceptation 🤷♂️ : Cette colère n’a pas duré bien longtemps, deux-trois jours tout au plus. Très vite c’est l’acceptation qui a pris le dessus. Comment s’énerver contre l’annulation de ses vacances, des projets en stand-by ou des mesures sanitaires contraignantes lorsque certains meurent, souffrent et d’autres travaillent nuit et jour pour endiguer l’épidémie. Finalement c’est le sens des responsabilités qui a pris le dessus et j’ai l’impression que c’est le sentiment général qui prédomine désormais.
Ce virus est l’occasion de s’interroger sur l’équilibre délicat que l’on maintient entre l’intérêt individuel et l’intérêt collectif.
En tant qu’individu, mon réflexe naturel est de pester contre les mesures de confinement et les annulations d’événements professionnels comme personnels. La réaction de nos institutions face au virus, bien que totalement nécessaire, freine l’avancement de mes projets. C’est frustrant d’autant que j’ai statistiquement peu de risque de souffrir du virus. J’ai beaucoup aimé le billet de Gaspard Koenig dans les Echos : Ne sacrifions pas nos libertés au nom du coronavirus.
En revanche d’un point de vue collectif ces mesures sont indispensables pour tenter d’enrayer l’épidémie. Face à ce virus, empêcher les rassemblements, fermer la plupart des lieux et confiner les individus semble être la seule façon de protéger nos aînés et les personnes les plus fragiles qui, eux, sont exposés aux dangers. C’est la réaction normale que l’on peut espérer de la part de nos institutions, elle aurait même pu commencer encore plus tôt. Je m’estime chanceux de vivre en France plutôt qu’au Royaume-Uni dont la première réaction de BoJo a été de jouer à la roulette russe de l’immunité collective. (Enfin il commence à prendre des mesures !)
Face à un tel événement, une réponse individuelle n’est pas appropriée, elle est même dangereuse : nous nous devons de penser collectivement. Ce n’est qu’en se conformant aux différentes directives de nos gouvernements, nos institutions, nos entreprises et notre bon sens que la confiance reviendra.
Maintenant que nous sommes chez nous, nous ne pouvons rien faire de plus qu’attendre mais cet intervalle avant la sortie de la crise est propice à la réflexion, au travail de fond, à la préparation ou encore à la procrastination. C’est en tous cas de cette façon que je vis cette période trouble.
Accepter l’incertitude et s’y préparer
Difficile d’accepter l’inconnu, d’accepter de ne pas contrôler les événements parce qu’un phénomène nous dépasse.
L’incertitude est le quotidien des freelances et entrepreneurs, ils ne savent pas de quoi seront fait les prochains mois et la nature de leur activité ne leur donne pas non plus de visibilité sur leurs revenus à long terme.
Nous n’évoluons pas dans un univers prédictible, les innovations que nous nous efforçons de développer contribuent à rendre l’avenir incertain pour de nombreux secteurs.
Pensez à la tête qu’on dû faire les concurrents de Free le 10 janvier 2012 lorsque Xavier Niel a lancé l’offre mobile ou bien aux années tumultueuses pour les constructeurs de téléphones après le lancement du premier iPhone.
L’incertitude étant la seule certitude, que pouvons-nous faire ?
Ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier : diversifier ses sources de revenus avec différents produits et/ou différentes activités.
Accepter de ne pas tout maîtriser : l’imprévu est l’épée de Damoclès qui plane au-dessus de la tête de tous ceux travaillant dans l’événementiel. Vous savez que vous préparez un événement pendant des mois qui peut ne pas avoir lieu pour une infinité de raisons que vous n’auriez jamais pu imaginer. Lisez l’excellent article de Gaylord Pedretti, DG de l’agence Like That suite à l’annulation de deux événements phares. “Dans nos métiers, on est tous parti de rien, donc n’ayons pas peur de re partir de rien.”
Saisir les opportunités : l’incertitude transforme ou met fin à nos projets en cours mais elle nous ouvre également le champ des possibles, elle apporte de la nouveauté. C’est le principe de destruction créatrice de Schumpeter !
News 🔥 - Comment occuper ses journées ?
“Tout le malheur des hommes vient d’une seule chose, qui est de ne savoir pas demeurer en repos dans une chambre” Blaise Pascal
Je me suis replongé dans la lecture de Pascal pour me rappeler pourquoi nous étions si attachés au divertissement dont nous sommes en partie privés. Dans sa philosophie, les loisirs et les activités professionnelles sont des divertissements qui nous détournent du néant de la vie et nous font oublier la misère de notre condition humaine.
Ce n’était peut-être pas le bouquin le plus joyeux à lire pour démarrer ce confinement mais il m’a décidé à me tourner avec espoir vers la sortie de crise plutôt qu’à contempler le présent.
Voici mon programme pour ces jours de confinement :
Poursuivre les missions en cours : J’ai de la chance, je travaillais sur plusieurs projets de moyen terme, toutes les missions en cours ne sont pas annulées et j’ai encore plusieurs jours de travail devant moi, ce sont principalement des sujets de création de contenu et de stratégie qui nécessitent d’être à un bureau et de réfléchir, ils ne sont donc pas affectés par le confinement.
Small things : Profiter du temps au ralenti pour rattraper mon retard sur les “petites tâches” que je n’ai jamais le temps de faire : écouter mes podcasts préférés, lire les 5 livres qui me font de l’œil sur ma table de chevet, mettre à jour mon site, mes réseaux, répondre aux sollicitations non urgentes …
Le travail de fond : Ces derniers mois j’ai fait des missions très différentes, j’ai travaillé sur des projets formidables mais j’ai rarement eu l’occasion de me poser pour réfléchir à la vision de long terme que j’ai envie de porter et la période actuelle semble propice à la prise de recul.
Le documentaire : Je suis enfin arrivé à une version finale du scénario, j’ai reçu le GO d’intervenants géniaux pour participer au film, tous les signaux étaient au vert pour sélectionner les partenaires et démarrer le tournage dès le mois d’avril. C’est sur ce projet que le virus aura le plus d’impact en décalant tout le planning. J’essaye de voir la période comme une opportunité pour peaufiner certains aspects et arriver à une version exceptionnelle à présenter aux partenaires (sponsors, diffuseurs, intervenants) dès la reprise de l’activité. Ce n’est que partie remise !
Nouvelles missions : Si l’activité tourne au ralenti, il n’est pas exclu de moduler certaines prestations pour continuer à facturer, mais différemment. Si la crise venait à durer plus que nous ne pouvons l’imaginer, la question des revenus se fera de plus en plus pressante.
D’une façon générale, j’essaye de rester concentré sur la reprise. Nous ne savons pas quand cette crise se terminera mais un jour sa fin sera sonnée. Autant être prêt pour attaquer sur les chapeaux de roues dès que possible. En attendant je suis bien moins productif que d’habitude mais ça me va, je ne cherche pas à l’être.
Je m’estime chanceux et je crois que globalement les freelances ne seront pas les plus touchés par cette crise. C’est plutôt pour les indépendants qui ont d’importantes charges qui courent (commerçants, artisans ...) et les petites entreprises que le choc sera plus difficile à absorber. Courage 🙏
Aiguisez votre regard sur le sujet 👀
Si je n’avais qu’un seul article à vous recommander pour comprendre l’ampleur du virus actuel c’est celui-ci. Et si vous voulez aller plus loin en comprenant tous les tenants et aboutissants de cette guerre contre le virus, je vous recommande une des dernières éditions de la newsletter de Nicolas Colin : European Straits.
Si la perspective de passer les prochaines semaines en télétravail vous fait peur j’ai d’excellentes nouvelles pour vous ! Sur les réseaux, de nombreuses entreprises proposent leurs conseils pour mettre en place le télétravail, plutôt que de réécrire l’existant je vous propose une sélection des meilleurs contenus pour vous accompagner :
Comet a lancé le challenge télétravail pour vous accompagner avec une communauté et des ressources.
Jason Fried et DHH, les auteurs du best-seller Remote ont rendu le livre gratuit face à l’épidémie. Vous n’avez plus de raison de ne pas le lire. Et si vous préférez un format plus court, Laetitia l’a résumé pour Welcome to the Jungle.
Gitlab a donné d’excellents conseils pour gérer la transition vers le télétravail pendant l’épidémie.
Suivez les conseils de Rodolphe Dutel sur Twitter, this guy knows.
Une pépite de newsletter que j’ai découvert tout récemment, celle de Noémie Aubron ! Elle écrit chaque semaine une fiction sur le futur, ça m’a rappelé les ukronies que je lisais plus jeune et en cette époque trouble son travail tombe à pic !
Vous vous demandez dans quelle mesure le virus impacte l’activité des freelances ? L’excellent Jon Younger a interrogé les leaders mondiaux sur le sujet pour un article dans Forbes. J’ai partagé ma vision de la situation sur LinkedIn.
Shine a compilé tous les droits des indépendants durant cette crise, si vous ne savez pas à quelles aides vous pouvez prétendre, c’est par ici.
Et on termine ce billet en allant se laver les mains façon Gloria Gaynor 🎶
Et voilà ! C’est tout pour aujourd’hui. Et maintenant je compte sur vous, le futur du travail ça ne se construit pas tout seul ! 🤷♂️
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