Devenir une entreprise “Future of Work”
Billet du futur #66 : Intégrer le Future of Work dans sa boite, sortie de la BD, prochain documentaire…
Bonjour à toutes et à tous,
"Rafraîchissant, instructif et furieusement dans l’ère du temps…” C'est la critique du Parisien à la lecture de la Bande Dessinée Work in Progress et en substance les messages que nous recevons en privé avec Sophie depuis sa sortie. Un immense merci ! 🙏
Tout l’enjeu désormais est de faire en sorte qu’elle soit lue le plus largement possible, et pour ça nous sommes en grande partie tributaires des algorithmes de référencement sur les sites de vente en ligne. Si jamais vous l’avez achetée sur Amazon ou Fnac, un ptit commentaire en 1mn aiderait énormément à la faire connaître.
Un grand merci pour votre soutien ❤️
Assez parlé de la BD, cette semaine, je me penche sur ce qu’il faut à une entreprise pour devenir “future of work friendly”. Ça ne veut rien dire ? Oui. On se comprend quand même ? Alors bonne lecture !
Future of What ?
Si vous avez cliqué, c’est certainement que vous voulez rendre votre organisation plus “Future of Work friendly”, commençons par nous mettre d’accord sur ce dont on parle.
Qu’est-ce que le Future of Work ?
Je le définis comme un ensemble d’outils, de méthodes, de processus, d’organisations, de façons de penser le travail qui permettent d’améliorer le bien être et la performance au travail. Et ces éléments sont déjà le fait d’une minorité de personnes et d’entreprises, ils ne sont considérés comme le future of work que parce qu’ils ne sont pas encore devenus la norme.
Il y a quelques jours, j’ai interrogé Laetitia Vitaud sur le sujet dans le cadre de ma nouvelle série d’articles avec Welcome To The Jungle. Je vous recommande vivement la lecture de celui-ci qui pose la question même de la pertinence de réfléchir à l’avenir du travail. J’ai envie avec ce billet de creuser non pas le “pourquoi” qui est déjà bien établi, mais le “comment” pour que chacun à son échelle puisse s’y mettre.
« C’est ça qui rend les prédictions intéressantes : parce qu’elles sont un documentaire sur le présent et la manière dont on perçoit le monde à un moment donné, mais il ne faut pas en espérer plus » - Laetitia Vitaud
L’étude du future of work ne sert donc pas tant à essayer d’imaginer à quoi ressemblera le monde dans quelques années, mais plutôt à décrypter les signaux faibles existants pour être mieux adaptable face aux bouleversements qui se posent sur notre route : les changements sociétaux, les crises sanitaires, écologiques et autres embûches !
Eh oui, prenons l’exemple de ces quelques sociétés qui dès les années 2010 évangélisaient sur les bienfaits du télétravail en expliquant que ça permettait un meilleur équilibre de vie, une meilleure performance, que c’était une évolution pertinente à la fois pour les individus et pour les entreprises. On se rend compte que l’adoption massive du télétravail est dûe à une crise et pas à l’expression des convictions de ces quelques précurseurs. On pourrait dire qu’ils se sont plantés, qu’ils ne l’avaient pas vu venir, mais ce qui fait que le télétravail perdure c’est bien les raisons pour lesquelles ces entreprises avant-gardistes l’avaient mis en place avant la crise du Covid. Et ça, on aurait pu y penser plus largement avant.
Bon, et comment on fait pour détecter ces signaux faibles ?
Devenir une entreprise Future of Work c’est faire preuve d’humilité et d’audace, c’est être à l’écoute de toutes ces bonnes pratiques qui existent déjà, faire une veille permanente et tester !
Laetitia propose dans notre discussion trois clés de lecture qui sont à la portée de tous :
La première, c’est la fiction. Il n’y a pas de prétention à prédire par la fiction : tu prends un signal faible, un événement, comme un bout d’un fil, tu tires le fil et tu vois où ça te mène, et ça peut te mener à quelque chose d’incroyable, complètement dystopique ou utopique. Par la fiction tu peux éveiller une curiosité et une manière de regarder le monde nouvelle, c’est comme si tu chaussais des lunettes qui permettent de faire apparaître des signaux faibles, c’est une sensibilité presque artistique. Et l’artiste ne prétend pas faire de la gestion des risques, de la prédiction.
Sur ce sujet de la fiction, je vous recommande la newsletter 15marches, écrite par Noémie Aubron qui chaque semaine propose un court texte de design fiction, pas uniquement sur le travail mais toujours aussi passionnant qu'étonnant.
Trève de recommandation, retour à Laetitia !
Et puis tu as une autre démarche qui est celle de l’observation des sciences humaines. Utiliser le regard de l’anthropologue, du psychologue ou du sociologue pour aller regarder là aussi les événements avec une sensibilité particulière.
Et la troisième c’est la diversité des points de vue : de cultures, d’âges, de situations géographiques, tu as alors beaucoup plus de chance de ne pas passer à côté des gros trucs. Et en même temps, tu sors d’une position arrogante de : « Je sais. Je vais vous le mettre sur des slides et voilà comment ça va être. » Là, tu vas entrer dans une démarche plus compréhensive de ce qui peut exister de partout.
Je rejoins complètement les recommandations de Laetitia et particulièrement sur ce dernier point puisque ma légitimité sur le sujet repose en grande partie sur l’agrégation de point de vus diversifiés sur le travail. J’ai la chance d’avoir démarré mes recherches par une learning expedition dans une dizaine de pays, en faisant une centaine de rencontres. Et chacune de ces personnes avait une histoire différente et un réseau différent. Encore aujourd’hui, je garde contact avec une bonne partie d’entre eux et on échange régulièrement. Mais surtout, ce sont des personnes qui like et suivent des groupes de personnes et des références qui sont complètement différentes et sans même le savoir elles me permettent de faire un gros travail de veille en me mettant à disposition une variété de point de vue sur ce sujet du futur du travail parce qu’elles agrègent leurs réseaux et tout ça tombe presque tout cuit dans mon fil d’actualité sur LinkedIn ou Twitter. Ma boule de cristal pour tenter de décrypter le Future of Work, c’est à la fois un solide réseau un peu partout dans le monde et la magie des algorithmes.
Et c’est un peu de cette façon-là que je vois mon job : partir à la rencontre de personnes et d’entreprises qui innovent dans le travail d’une façon ou d’une autre, comprendre leurs fonctionnements, les clés de succès ou d’échec de leurs initiatives et les partager ensuite. Les formats varient en fonction de l’audience et des objectifs, tantôt un documentaire, une bande dessinée, un article, une conférence, des ateliers… mais l’idée reste la même : découverte, réflexion et transmission !
Et très concrètement, comment chacun à son échelle peut rester à l’écoute de ces signaux faibles sans y passer ses journées ?
La veille : Il s’agit de faire le tri dans le contenu qu’on consomme, on est tous submergés de contenus qui nous viennent de partout, je recommande de choisir un ou deux canaux et de suivre des personnes qui traitent de votre thématique avec des points de vue différents, et si possible avec des backgrounds diversifiés. Sortez des clubs où tous se ressemblent et allez suivre sur vos réseaux préférés des gens qui racontent des choses intéressantes, même si ça vous paraît loin de votre business, ou trop différent de votre contexte d’entreprise. Pour ne pas s’y perdre, je recommande de faire confiance à quelques personnes en qui vous avez une totale confiance et de lire ce qu’elles partagent systématiquement, cela permet d’opérer un premier filtre de contenu sans avoir à passer son temps à faire des recherches, et de temps en temps d’en sortir ! Podcasts, articles, documentaires, étude de cas… tout y passe !
Tester ! Une fois qu’on a découvert une pratique qui nous paraît intéressante, l'idée est de la tester à son échelle. Pas besoin d’embarquer toute l’entreprise, mais déjà de commencer par tester soi-même l’outil, la nouvelle organisation, la nouvelle pratique et au bout de quelques semaines en tirer un premier bilan. Faut-il déployer la phase de tests à d’autres départements ? Si ça n’a pas fonctionné, pourquoi ? En testant vous devenez hérault d’une potentielle bonne pratique à intégrer dans la transformation de l’entreprise !
Créer l’opportunité de la prise d’initiative : Pour que l’organisation toute entière devienne Future of Work friendly, il s’agit de laisser le champ libre, mieux encore, il s‘agit d’encourager la prise d’initiative. La transformation ne peut pas seulement venir d’en haut, elle doit être multiple. Chacun, peu importe son poste, doit être en mesure de proposer une initiative, d’en être le cobaye pendant quelques semaines avant de potentiellement la déployer ou l’arrêter, pour que ça fonctionne il faut créer un espace d’autonomie suffisant à chacun à l’intérieur du cadre fixé.
News 🔥
Je rentre tout juste de Madrid où j’ai passé quelques jours, cette newsletter a d’ailleurs été écrite depuis l’un de mes cafés prefs, HanSo, que je vous recommande si vous passez dans le quartier de Malasaña.
Vous lisez cette newsletter et vous n’avez pas encore lu la Bande Dessinée “Et si on travaillait autrement ?” Pire encore, vous l’avez achetée en ligne et vous n’avez pas laissé de review sur le site ? Il est temps de se rattraper ❤️ Pour vous donner une idée de ce dont on parle, j’ai eu l’occasion d’échanger longuement avec Etienne à sa sortie, ce qui a donné cette interview dans Welcome To The Jungle ! Le Parisien en parle aussi.
La semaine dernière j’étais de retour à Grenoble pour une projection chez Habilis. Je suis très heureux d’être sollicité par des PME en dehors de Paris, le Future of Work ne se passe pas uniquement dans la capitale et dans le CAC 40, les discussions sont toujours géniales en région ! De chouettes déplacements sont à venir en juin aux 4 coins de la France, je me réjouis ! Dites le moi en 3 clics sur ce formulaire si vous voulez organiser un événement ensemble.
Les lauréats du concours “montre moi le travail de demain” ont été récompensés lors d’un chouette événement de lancement à Paris, un grand bravo à eux ! Vous pouvez découvrir leurs contributions sur les réseaux de Work in Progress.
Dans le dernier Café Freelance on a parlé d’équilibre pro/perso, bon on termine tous plus ou moins d’accord mais avec quelques nuances ! Le replay est en ligne !
Documentaire 🎥
A ce jour, les documentaires sont disponibles partout dans le monde sur plusieurs plateformes SVOD, c’est un job de distribution que j’ai fait solo et qui a plutôt bien fonctionné, mais je suis sûr qu’on peut faire encore mieux. Les documentaires peuvent passer sur plein de chaînes locales, trouver leur public sur d’autres plateformes, grand public et spécialisées partout dans le monde. Je suis super content d’avoir trouvé un distributeur international qui va s’occuper de faire en sorte qu’il soit vu le plus largement possible, me laissant plus de temps pour me concentrer sur ce qui m’intéresse le plus : la création de contenu et la promotion du Future of Work dans l’écosystème français.
Je suis en plein dans l’écriture du prochain documentaire et la sélection des partenaires qui m’accompagneront sur cette édition, si le projet vous tente c’est le moment de m’écrire.
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Bonne journée ! 🌞