Patagonia : L’intégration, pas la réduction
Billet du futur #76 : Lifework integration, laissez-nous surfer, un nouveau podcast !
On connaît Patagonia pour ses engagements pour la protection de la planète, pour ses produits parfois, ou pour ses très bons documentaires. Aujourd’hui c’est d’une autre facette de l’entreprise dont j’avais envie de parler, et c’est celle qui m’intéresse pour notre documentaire : sa culture.
Bonne lecture,
Sam
Laissez-nous surfer 🏄
En 2006, le fondateur, Yvon Chouinard a écrit ce livre au titre évocateur : Let my people go surfing dans lequel il explique sa vision de l’entreprise et son rôle de CEO.
Une des idées du bouquin est de créer un climat de confiance au sein de l’entreprise et de responsabiliser chacun dans la gestion de ses tâches et de son temps de travail.
En bref, s’il y a des vagues, il vaut mieux en profiter et aller surfer, et on travaillera après.
Aujourd’hui cette vision de l’entreprise à rebours du présentéisme s’incarne encore dans l’organisation. Pour Fabio, country manager en Italie, rencontré à Brunico, c’est plutôt “Let my people go hiking/skiing” que “surfing” mais l’idée reste la même.
Il lui arrive de prendre de longues pauses pour faire du ski de fond ou du VTT, tant que les projets d’équipe ne sont pas mis en péril par les expéditions outdoor, chacun est libre de s’organiser comme il le souhaite.
Fabio remarque tout de même que cette liberté d’organisation est plus innée chez les jeunes générations qui considèrent cette possibilité comme la norme, tandis que lui semble s’estimer chanceux de pouvoir en jouir.
Le bon équilibre ? Pas d’équilibre
A la lecture des lignes précédentes, on pourrait être tenté de se dire que Patagonia a réussi à créer un bon équilibre pro-perso pour chacun, en réalité, ils ont surtout réussi à démocratiser ce concept du “lifework integration”. Ce n’est pas un équilibre qui est recherché, mais une continuité.
Celles et ceux qui s’engagent la semaine au sein de leur métier chez Patagonia pour servir la mission “Protecting our home planet” sont quasi tous au moins aussi engagés pendant leur temps libre et prennent part, différemment, à la mission en fin de journée et le week-end.
L’entreprise joue un rôle dès le recrutement en s’assurant que les nouveaux membres ont à cœur de défendre la mission de l’entreprise en tant que personnes, en tant qu’humains et pas seulement en tant que candidat.
Je m’interrogeais sur le niveau d’implication qu’une entreprise pouvait avoir dans la vie de ses membres sans être intrusive. Après mon passage chez Patagonia, j’ai l’impression que l’entreprise a réussi à trouver le bon équilibre en favorisant des comportements cohérents avec sa vision, sans les imposer au sein de ses membres :
Des repas végés sont proposés chaque midi gratuitement pour l’ensemble des membres dans les bureaux.
Si un membre de l’entreprise est arrêté alors qu’il participe à une manifestation pacifiste pour protéger la planète, Patagonia paye et organise sa sortie de garde à vue.
Il est possible de travailler un bon nombre de jours dans l’année pour des associations tout en étant payé par Patagonia.
Tout est fait pour encourager les membres à passer un maximum de temps dehors : les membres du siège à Amsterdam peuvent passer jusqu’à 12 semaines en télétravail pour profiter des montagnes, différents groupes de sportifs organisent des activités sur la pause dej et le nombre de participants qui s’y joignent est assez impressionnant, une crèche est disponible dans les bureaux.
Je m’y attendais, mais le passage chez Patagonia, en Italie comme aux Pays-Bas a été marquant ! Au-delà de l’engagement très fort des membres pour la mission à laquelle ils contribuent, il y a une vraie réflexion sur le rôle que l’entreprise peut jouer dans la vie des membres et le rapport au temps très libre qu’elle est en mesure de leur proposer.
Toutes les personnes rencontrées étaient étonnantes de curiosité et de sympathie, ça donne presque envie d’y travailler !
News 🔥
Après la journée avec Patagonia, nous avons filé le lendemain à Almelo pour rencontrer une autre organisation fascinante dans un secteur tout différent : les infirmières de Buurtzorg. Une histoire pour la prochaine édition !
De retour de ce périple aux Pays-Bas, j’ai passé une semaine chez moi pour démarrer une nouvelle étape, le montage ! Ce n’est pas le tout d’avoir collecté des heures d’interviews, il faut maintenant les traiter et de longues journées devant l’ordinateur de profilent dans les prochaines semaines. Si la montagne de contenus à traiter peut faire peur au démarrage, c’est une partie de la production que j’adore parce que c’est là que le gros de l’écriture se passe ! Dans les prochains jours je vais faire une première passe sur chaque interview, commencer à sélectionner des séquences, puis on va se retrouver avec Florent, le réalisateur pour des journées de montage pour attaquer le morceau !
J’ai lancé mon podcast ! A force de passer dans les podcasts des autres, j’ai eu aussi envie de lancer le mien, il s’appelle Working Less? et s’interroge sur notre rapport au temps de travail. C’est l’occasion de commencer à prendre la parole sur le sujet avant la sortie du documentaire et d’y inviter les partenaires qui me soutiennent à partager leurs visions !
Le premier épisode vient de sortir avec Claire Bonenfant de SThree, on a parlé du rythme auquel les dirigeants peuvent mener des transformations au sein de leurs équipes en fonction de leurs niveaux d’énergie.
Le 6 décembre aura lieu une projection du documentaire Why do we even work? à Paris, organisée par Natixis dans un cinéma. Si certains ne l’ont pas encore vu ou veulent le revoir sur grand écran, écrivez-moi sur LinkedIn, je peux inviter quelques personnes.
Ce vendredi je serai en ligne pour le prochain Café Freelance et je tiendrai une chronique sur les entreprises étendues. Par ici pour s’inscrire.
Corner WIP
Vous n’avez pas eu votre dose de Work in Progress ? Passons une heure de plus ensemble. 🤗
Visionnez mon premier documentaire, Work in Progress (2021)
Visionnez mon deuxième documentaire, Why do we even work? (2022)
Lisez la Bande Dessinée Et si on travaillait autrement ? (2022)
Et surtout écrivez-moi vos retours, ils sont précieux pour la préparation des prochains projets.
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Bonne journée ! 🌞