Quel est l’intérêt si on ne s’amuse pas ?
Billet du futur #54 : Rencontre avec Ben & Jerry’s aux US, nouveau Vlog, nouveau dessin de la BD et plein de nouvelles vidéos !
Bonjour à toutes et à tous, désolé pour cette petite semaine de retard dans la newsletter, mais c’est pour la bonne cause ! Je terminais les tournages de Work in Progress 2, ce billet est d’ailleurs consacré à ma découverte de Ben & Jerry’s et les leçons à en tirer !
Attrapez votre glace préférée et bonne lecture !
Un périple
Traverser l’Atlantique n’était pas au programme de Work in Progress, lorsque j’ai organisé les tournages cet été, je n’ai même pas osé imaginer la possibilité de nous rendre aux Etats-Unis, à ce moment-là tout était verrouillé. J’avais pris rendez-vous avec l’antenne européenne de Ben & Jerry’s qui aurait certainement été très bien mais dont la séquence n’aurait pas pu être aussi visuelle, et le voyage et ses rencontres n’auraient certainement pas été aussi intenses.
Quelques annonces de Biden plus tard, nous avons revu nos plans et avons sauté sur l’occasion de la réouverture des frontières pour nous rendre au siège, là où tout a démarré, à Burlington, dans le Vermont.
L’état étant situé juste au sud du Canada, j’ai profité de ce déplacement pour me rendre quelques jours avant à Montréal, visiter la ville et rencontrer quelques personnes avec qui je discute sur les internets depuis des années. Puis la team KÖM est arrivée à Montréal, après quelques péripéties de douanes et de vaccins nous étions tous dans un pick-up, en route pour le sud ! Enfin le sud c’est un bien grand mot, à cette saison quand on passe du Québec au Vermont, le seul changement de météo, c’est la neige.
On s’amuse ! 🥳
J’avais choisi de rencontrer Ben & Jerry’s d’abord pour la notion de mission, les engagements qu’ils prennent sur des sujets de société, indissociables de la marque depuis ses débuts et en constante amélioration, mais sur place j’ai découvert un environnement de travail assez dingue.
“If it’s not fun, why do it?”
C’est la punchline de Jerry ! Et celle-ci résonne dans tous les témoignages, les espaces de travail, l’usine en elle-même, le service client, et même les emails échangés avec les membres de l’entreprise en amont !
On ressent vraiment que tout le monde s’éclate, d’ailleurs les 4 personnes interviewées ont commencé l’interview en disant qu’elles avaient le meilleur métier au monde. Et celles et ceux que j’ai croisé avaient l’air d’en penser autant du leur !
L’usine, qui est généralement un lieu assez pauvrement décoré et dont les seules couleurs sont les panneaux de consignes de sécurité, ne ressemble pas aux autres que j’ai eu l’occasion de visiter. Celle de Ben & Jerry’s est haute en couleur, des phrases clés de l’entreprise sont écrites sur les murs, des vaches sont représentées pour rappeler le début de l’histoire d’un pot de glace… Quant aux bureaux, je n’ai jamais visité quoi que ce soit d’aussi brandé, la charte graphique de la marque est exploitée à son maximum, chacun personnalise son bureau avec ses meilleurs souvenirs des campagnes B&J et des éléments de sa vie personnelle.
Lors de mon passage, les restrictions liées au COVID ne permettaient pas d’accueillir tous les membres de l’entreprise, mais habituellement chacun est libre de venir avec son chien ou ses enfants et de travailler pendant que ces derniers s’amusent dans les espaces autour !
Ben & Jerry’s a aussi mis en place des avantages assez sympas pour ses membres, à commencer par les 3 pots de glaces que les employés peuvent rapporter chez eux chaque jour ! Il faut soit avoir une très grande famille soit un très grand appétit, certainement un peu des deux. En tous cas, sur les quelques jours passés sur place, j’ai eu l’occasion de goûter à pas mal de saveurs qui ne sont pas commercialisées en Europe et leurs glaces sont addictives !
Et le côté fun se retrouve jusque dans le choix des titres de posts, Sean Greenwood qui est le responsable des relations presses a choisi celui de Grand Poobah of PR, qu’il affiche même sur LinkedIn, me partageant qu’il trouvait les titres corpos d’un ennui à mourir et qu’une des premières missions confiée à un nouvel arrivant chez B&J était la sélection d’un titre fun ! C’est comme ça que je me suis retrouvé à interviewer la Flavors Guru qui est en réalité responsable R&D.
A travers toutes ces découvertes, les deux jours passés en immersion chez Ben & Jerry’s, les longues discussions avec les membres, j’ai le ressenti que tout ceci n’est pas fake. Le côté presque kitch de la marque présente partout qui transforme les bureaux en jardin d’enfant est assumé et tout le monde s’éclate.
Attention, cela ne veut pas dire que l’ensemble du travail est amusant. Comme pour chaque job, une bonne partie du travail n’est pas fun, on ne passe pas sa journée à danser et chanter comme dans un film, mais les rapports sont vrais, les membres peuvent être véritablement eux-mêmes, partager leurs émotions sans filtres. Au-delà de gagner de l’argent, au-delà de s’engager pour des causes qui ont de l’impact, on se rend compte que la véritable mission de Ben & Jerry’s est avant-tout de créer un environnement de travail dans lequel chacun se sent bien, un environnement de travail pour lequel les membres sont heureux de se lever le matin et ont le sourire !
Dépenser ce que l’on gagne
Ben & Jerry’s étant un vendeur de glace, la notion de mission n’est pas directement présente dans leurs produits comme ça peut être le cas de façon plus évidente pour d’autres activités. Pourtant, dès le départ, Ben & Jerry’s s’est positionnée comme une entreprise à mission, une entreprise qui veut utiliser à la fois ses ressources financières, ses talents et sa renommée pour avoir de l’impact sur différents sujets qui comptent à leurs yeux : voting rights, racial justice, LGBTQ+ rights, climate justice, refugees rights, campaign finance reform.
Dès 1985, Ben & Jerry’s décide d’allouer 7,5% de ses revenus avant impôts au financement de projets communautaires et au fil des années, la marque prend position sur différents sujets parfois clivants. Lorsqu’ils s’engagent pour la planète ou pour un système judiciaire plus juste, ce ne sont pas des arguments marketing. Chris Miller, responsable de l’activisme chez B&J, me racontait qu’à chaque fois que l’entreprise prend position sur un sujet de société, le support client est envahi d’appels de personnes qui sont outrées, scandalisées que la marque de glace donne son avis sur un sujet social ou politique. Il est bien conscient que parfois cela pose un problème auprès des équipes qui n’ont pas forcément signé pour avoir au bout du fil des personnes révoltées par les déclarations politiques de l’entreprise mais dont la mission de départ est de régler des soucis de personnes qui ont eu trop de pépites de chocolat dans leur glace ou au contraire pas assez.
Depuis 2000 Ben & Jerry’s a été racheté par Unilever, et bien que la marque qui compte moins de 1000 salariés soit désormais intégrée au sein d’un groupe géant, elle conserve une indépendance totale sur ses prises de positions et sur la façon dont elle utilise ses fonds dédiés à l’activisme. Un Board Of Directors indépendant créé au moment du rachat de la société par Unilever s’en assure à travers un accord unique.
Pour une entreprise à mission, le vrai enjeu est d’arriver à embarquer tous les membres de l’entreprise et que cela ne se résume pas seulement à quelques déclarations dans la presse et sur le site web.
Et en discutant avec les différents membres, j’avais l’impression que tous s’y identifiaient plus ou moins, peu importe leur poste. Certains faisaient référence aux actions communautaires auxquelles ils avaient directement pris part, d'autres aux prises de positions politiques et sociales sur lesquelles ils partagent la même vision que l’entreprise. Et celles et ceux qui disaient ne pas être d’accord avec certaines décisions, trop clivantes, me partageaient qu’il y avait tellement d’autres sujets sur lesquels B&J prenait la parole et dont ils étaient fiers, qu’il y avait toujours une bonne raison de se lever le matin pour faire des glaces.
En bref, j’ai adoré mon passage chez Ben & Jerry’s et j’en ressors avec l’impression que les idéaux des fondateurs sont restés intacts des années d’activité et une acquisition plus tard. L’entreprise a toujours ce côté militant qui a fait sa singularité depuis le départ et qui me laisse penser que ça valait bien le coup de traverser l’Atlantique !
Je n’ai maintenant qu’une hâte, vous partager ces témoignages, dans WIP 2, à partir de mars 2022.
News 🔥
Le deuxième Vlog de WIP est en ligne depuis quelques minutes ! Découvrez les coulisses de tournage chez Laetitia à Munich, avec initiation au jujitsu. Puis départ pour la campagne anglaise à la découverte du Future of Work dans l’industrie chez Saint-Gobain. Bon visionnage !
Depuis la sortie de WIP au printemps dernier, j’ai testé différents formats en entreprises pour faire passer ses idées et en discuter avec les principaux intéressés :
📺 Projections privées + table ronde
🔊 Conférences
🔮Journées d’ateliers pour imaginer le travail de demain
⚒️ Et désormais les Learning Experiences
Un projet de transformation commence par l’inspiration, par la découverte de nouvelles pratiques, par des discussions… Et tout l’enjeu maintenant est de transformer ces idées en plan d’action pour les intégrer dans la réalité du quotidien de chacun.
Après une vingtaine d’événements dans nos plus belles entreprises, je crois qu’on a trouvé la bonne formule !
Si le message du documentaire vous a plu, écrivez-moi pour qu’on aille plus loin ensemble 💌
Les derniers épisodes de la série Indés sont en ligne avec notamment les meilleures anecdotes clients partagés par les indépendants. Et sur LinkedIn j’ai raconté ma meilleure histoire drôle avec un client. Avec Alexis on est passés de l’autre côté de la caméra pour faire le bilan de tout ce projet en une dizaine de minutes et raconter comment on s’est éclatés à le faire. ❤️
Ce week-end, j’étais dans les cartons pour expédier les affiches du drop WIP et pour tout vous dire, ça fait du bien de lâcher l’ordi quelques heures pour plier, scotcher et écrire des petits mots.
Documentaire 🎥
Depuis le dernier billet, trois nouveaux tournages ont occupé mes semaines, d’abord chez Laetitia, puis Ben & Jerry’s (ce sera l’objet du troisième et dernier Vlog coulisses !) et enfin Saint-Gobain. Ces deux mois de tournage ont été d’une intensité dingue, les discussions sur la route me permettent d’affiner ma vision et de repenser la façon dont je construis le documentaire en direct.
Maintenant que la production est terminée, on passe au montage ! C’est un sacré morceau, plus compliqué que lors de la première édition, d’abord parce que nous avons quasiment le double de Speakers, et surtout parce que celui-ci est construit par thématique. Le premier documentaire était construit comme une quête : un lieu = un speaker, on sélectionne ce qu’on veut garder puis on passe au suivant, le fil rouge était déjà travaillé mais relativement simple à créer. Désormais il faut arriver à créer de belles transitions et faire revenir chaque speaker plusieurs fois au fil du documentaire, les différentes parties ne sont que thématiques.
Des journées entières à Paris avec Flo, le réalisateur, sont programmées et pas mal de sessions de montage à distance pour ne pas perdre de temps, j’ai hâte de plonger dedans dès cette semaine !
Work in Progress 2 est un documentaire soutenu par SThree, Le MAIF Start up Club, Le Groupe BPCE, UKG et Freelance.com !
Parrain du futur 🤝
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BD ✍️
Je vous sollicitais dans le dernier billet pour choisir le titre, un grand merci pour vos retours qui ont permis de déterminer le titre définitif ! Finalement ce n’était ni l’un ni l’autre mais vos retours constructifs nous ont donné d’autres idées pour aboutir à une version qui nous plait à tous.
Ici, on retrouve notre héroïne du côté de Barcelone pour aller à la rencontre de Rebota, cette entreprise (fictive?) qui fonde son management sur la confiance, qui donne de l’autonomie à ses membres à tel point qu’ils ne se retrouvent que quelques jours par an, pour partager des moments forts.
Sophie est à fond fond fond en ce moment, on touche à la fin, la BD est presque terminée, il ne reste plus que quelques dessins spéciaux et nous y sommes ! Alors que nous vivons à Lyon tous les deux, on ne s’est retrouvés que vendredi dernier pour la première fois, pour bosser ensemble sur ce projet tant nous sommes tous les deux nomades, peut-être qu’on vit dans la BD ?!
Nous préparons en ce moment une session de dessin en live pour le 16 décembre, autour d’une discussion avec des jeunes sur leur rapport au travail, chez Randstad. Je vous en reparle dans le prochain billet, ça va être un chouette moment !
La BD Work in Progress est soutenue par le Groupe Randstad France. Rendez-vous en 2022 pour sa sortie !
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