Travailler pour ne plus travailler
Billet du futur #70 : “grossir et bronzer comme un cachalot” - le travail dans le rap !
Bonjour à toutes et à tous,
Vous ne vous attendiez pas à cette édition estivale surprise ? Moi non plus, elle arrive comme une petite gourmandise à déguster au soleil ! Ces derniers mois je me suis éclaté à tester de nouveaux formats au fil de mes envies : tribunes, interviews, fiction, récit d’une rencontre, analyse d’une inno managériale…
Ce coup-ci, je me suis lancé dans une analyse de texte, un peu dans le style de ce qu’on faisait au lycée en cours de français, mais sur des paroles de chansons !
Et aussi bizarre que ça puisse paraître, je passe mon temps à écouter du rap français, dans une forme de plaisir cathartique, je me galvanise de textes qui parlent de quotidiens qui sont bien éloignés de ma propre vie mais qui, pour une raison que je n’explique pas, me fascinent.
Et parmi ces différents textes, certains parlent de travail, ce qui donne l’occasion de réfléchir à la vision du travail qui est proposée dans ce court billet !
Allez, même si vous n’écoutez pas de rap ça devrait vous intéresser !
Bonne lecture,
Sam
Caballero & Jeanjass - On est haut
“Je travaille pour ne plus travailler
Grossir et bronzer toute la vie comme un cachalot, tu connais”
La phase de Caballero pose une question fondamentale : pourquoi travaillons-nous ? Est-ce qu’on travaille seulement parce que c’est nécessaire en attendant les différents temps de repos : le soir, le week-end, les vacances, la retraite ?
Je n’aime pas l’idée que le travail serait un fardeau dont il faudrait se débarrasser le plus vite possible pour pouvoir “profiter” de la vie. Je comprends bien cette vision dans le cas d’un travail pénible, abrutissant et alimentaire, mais en dehors de ces métiers, on n’a pas envie d’attendre les temps hors du boulot pour s’éclater ! “Grossissons et bronzons” aussi dans nos jobs !
Siroter des mojitos sur la plage au soleil ça va deux semaines, mais on finit par vite s’ennuyer.
David Heinemeier Hansson avait témoigné du moment où il est devenu millionnaire et aurait pu s’arrêter de travailler pour le reste de sa vie, il raconte ce qu’il a ressenti à ce moment-là et pourquoi il continue à travailler dans cet article.
SCH - A7
“Se lever pour 1200 c’est insultant”
Alors là c’est une phase classique, d’autres rappeurs y ont fait référence dans leurs textes, et on retrouve régulièrement l’idée qu’en dessous d’un certain montant, ça ne vaut pas le coup de se lever.
Kalash Criminel dit sur Bling Bling de Kaaris : “35 heures pour 1 200, c'est grave, travailler pour l'État, c'est être esclave”
La vraie question, c’est à partir de quel moment ce n’est plus insultant de se lever ? D’après l’observatoire des inégalités, nous serions considérés commes riches à partir de 3700€ de revenus par personne. En réalité, tout dépend de notre rapport à l’argent et la vision que nous en avons depuis petit, et celle-ci évolue, heureusement !
A 15 ans, je donnais des cours de tennis pour 4-5€ de l’heure et je me trouvais extrêmement chanceux de gagner autant, je me sentais riche ! Parce que j’avais très peu de besoin, aucune charge, je vivais chez mes parents, aujourd’hui ce montant me paraît insultant car il ne me permettrait pas de mener mon train de vie actuel.
L’autre question soulevée par cette phase c’est : “à quoi sert le salaire ?” Est-ce plutôt une récompense pour les objectifs atteints, pour la contribution au projet de l’entreprise, dans une logique de partage de la valeur créée ensemble, ou bien une compensation ? Une compensation pour l’énergie déployée, la somme nécessaire qui permet de faire en sorte de maintenir la personne au service de l’entreprise en lui permettant de combler ses besoins, ses attentes et assurer sa subordination ?
En fin de compte, l'argent tombe à la fin du mois, c’est la même chose, mais les raisons qui motivent le versement du salaire n’ont rien à voir et disent tout sur la vision qu’a l’entreprise de ses membres.
J’ai écrit un billet il y a quelques mois sur notre rapport à l’argent, entre travail et loisir :
News 🔥
L’été suit son cours gentiment, après quelques jours à Lyon je vais passer le mois d’août en vadrouille un peu partout en France.
Le rythme reste le même, des jours complètement off et des journées tranquilles de 2-3 heures par jour de travail, majoritairement sur la préparation de Work in Progress #3 ! Entre les speakers à sélectionner, la logistique des tournages, la préparation de chaque interview et de toute la communication qui va accompagner ce projet, je ne manque pas d’occupation !
Et j’entrecoupe ces préparatifs par l’écriture de la suite de la Bande Dessinée Work in Progress !
Pour poursuivre mon exploration des futurs possibles avec Welcome to the Jungle, j’ai fait appel à Yannick Roudaut. Au-delà de sa lecture des récents appels d’une partie des jeunes diplômés à bifurquer, Yannick m’a partagé sa vision des transformations nécessaires des entreprises dans cet article.
Je vous souhaite un excellent mois d’août, on se retrouve à la rentrée pour les prochaines aventures, et si pendant cette année folle, vous n’avez pas eu le temps de regarder les documentaires ou lire la Bande Dessinée, vous trouverez les bons liens pour vous rattraper sur le site de Work in Progress qui s’est refait une beauté !
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Bonne journée ! 🌞