Vous n’avez rien compris ? Moi non plus ! On reprend ensemble ? 💡
Le sujet de la semaine m’intéresse énormément pourtant je n’en connaissais pas grand-chose il y a encore quelques jours. C’est ce que j’aime le plus avec ce billet du futur : rencontrer, découvrir et apprendre pour ensuite diffuser. Pour rédiger ce billet, j’ai échangé avec Hugo, le cofondateur de Rise !
Bonne lecture,
Sam
Le parrain du futur
Rise est une plateforme de mise en relation et gestion de collaboration entre graphistes & copywriters freelances et entreprises s’appuyant sur des technologies distribuées, notamment les smart contracts, pour améliorer l’expérience de chacun.
Quelques définitions
Avant de rentrer dans le vif du sujet, je crois qu’il peut être utile de définir quelques termes pour bien comprendre ce dont nous allons parler.
La blockchain : C’est une technologie de stockage et de transmission d’informations, transparente, sécurisée et fonctionnant sans organe de contrôle.
Les smarts contracts : Ce sont des programmes autonomes qui exécutent automatiquement les conditions et termes d’un contrat. En pratique un smart contract est un protocole informatique, ce sont des lignes de codes.
Cryptomonnaies : Ce sont des monnaies virtuelles qui s’échangent grâce à la blockchain.
J’ai interrogé Hugo, cofondateur de Rise pour comprendre quels sont les bénéfices de l’utilisation de la blockchain pour les plateformes de freelances.
Pourquoi avoir lancé Rise ?
Cela fait une dizaine d’années qu’Hugo vit aux Etats-Unis. Après des études à Boston au cours desquelles il lance une première startup, il s’installe à New York et rejoint l’entreprise LGO. C’est là qu’il découvre la blockchain puisque l’entreprise réalise son ICO (Initial Coin Offering), c’est à dire une levée de fonds en cryptomonnaies. Grâce à un excellent marketing et aux différentes communautés mobilisées par Hugo, ils sont capables de lever l’équivalent en token de plusieurs dizaines de millions d’euros en quelques heures seulement. Ensuite Hugo décide de lancer une entreprise de conseil pour les organisations souhaitant réaliser des ICO, c’est dans ce cadre qu’il collaborera avec énormément de freelances. Pour la plupart, il les rencontre sur différentes plateformes mondiales mais découvre vite quelques frustrations : il ne parvient pas toujours à trouver la bonne personne qui détient les bonnes compétences et il perd du temps.
Au bout de deux ans il passe de l’autre côté des plateformes en se lançant en tant que freelance en marketing. De la même façon, plusieurs points de frustrations apparaissent : des délais de paiement qu’il juge trop élevés, des commissions trop importantes, la partialité des plateformes dans la gestion des conflits et surtout la difficulté à sortir du lot en tant que freelance.
Il n’en fallait pas plus pour qu’Hugo mette à profit sa connaissance de la blockchain afin de créer une plateforme d’un nouveau type.
L’impact de la blockchain dans le fonctionnement d’une plateforme
Rise se présente comme une plateforme qui met en relation les freelances sur deux verticales : graphisme et copywriting, avec des entreprises et agences en intégrant la blockchain.
Pour un projet donné entre un freelance et une entreprise, Rise facilite le déploiement d’un smart contract unique auquel seules les deux parties ont accès. L’ensemble des informations, documents et paiements échangés entre le freelance et l’entreprise sont transmis par le biais d’une blockchain.
Le paiement peut être effectué et retiré en cryptomonnaies, Rise utilise l’Ether qui est ensuite converti en Dai, une cryptomonnaie rattachée au dollar qui en limite la volatilité. L’usage des cryptomonnaies n’est pas obligatoire pour les utilisateurs de la plateforme qui peuvent régler leurs transactions avec des systèmes de paiement traditionnels : carte bancaire, Apple Pay … 💸
Hugo insiste sur le fait qu’il n’y a pas besoin de maîtriser la blockchain ou de disposer de cryptomonnaies pour utiliser la plateforme, l’onboarding est simplifié à l’extrême. Ce n’est qu’en backoffice, dans les rouages internes de Rise que les transactions sont fondées sur la blockchain.
“Nous voulons permettre à n’importe qui de bénéficier des avantages de cette technologie sans avoir à en comprendre le fonctionnement.” Hugo
Dans la relation entre le freelance et l’entreprise, la blockchain intervient en responsabilisant les deux parties lors du transfert d’informations et de paiements. Rise n’a pas accès aux données échangées dans le cadre du smart contract sauf dans le cas où un conflit est signalé par l’une des deux parties et qu’une intervention de la plateforme est demandée.
Concrètement, qu’est-ce que la blockchain change pour le freelance ?
Pour un freelance, la blockchain permet de sécuriser le paiement et d’apporter une couche de confiance et de sécurité. Dès que la mission est terminée, le montant qui a été provisionné par l’entreprise à la création du smart contract est instantanément versé au freelance.
Plus important encore, la transmission des données réputationnelles ! 🔊
Rise a mis en place un système de notation automatisé qui permet de recueillir des données sur les freelances à partir de critères d’efficacité et de compétences en communication. Concrètement Rise mesure le nombre de projets terminés dans les temps ou en avance, le temps de réponse au client ou encore les potentiels conflits signalés. La plateforme ajoute à ces résultats un feedback de la part du client sur la qualité du travail livré pour obtenir un score. Ces résultats sont inscrits dans la Blockchain et uniques au freelance.
A chaque mission, le freelance enrichit ses données réputationnelles et à terme la blockchain permettra à chacun de pouvoir véritablement les posséder et les transférer pour d’autres usages.
Concrètement, qu’est-ce que la blockchain change pour l’entreprise ?
Côté entreprise, le but de ce système de scoring est également d’assurer la qualité du réseau de freelances.
Rise vérifie les compétences des freelances inscrits sur la plateforme à l’aide d’un quizz préliminaire portant sur les aspects techniques du métier. A terme, Hugo a prévu de mettre en place le recrutement par cooptation en impliquant les freelances du réseau dans la sélection et l’accompagnement de nouveaux membres.
La somme versée par le client en début de collaboration est conservée dans la blockchain en attendant la fin de la prestation ce qui tend aussi à le rassurer.
A l’issue de ma discussion avec Hugo, je retiens un avantage considérable permis par la blockchain. En sécurisant de façon transparente et décentralisée les informations transmises entre le freelance et l’entreprise (discussions, livrables, paiements), la blockchain responsabilise les deux parties. 🤝
La version beta de la plateforme Rise sera lancée en mai, en attendant je ne peux que vous inviter à aller jeter un œil à leur site.
Aiguisez votre regard sur le sujet 👀
Qu’est ce que l’on peut faire d’autre avec la blockchain ? La startup Talao propose de certifier ses compétences et de gérer son identité numérique professionnelle d’une façon plus sécurisée.
Dans le dixième billet du futur, je vous parlais de l’initiative néerlandaise Seats2meet. Ils ont pour objectif de connecter le Passeport (l’ensemble des données utilisateurs) à une blockchain afin que la propriété légale des données puisse être établie et véritablement rendue à l’utilisateur.
Ce n’est toujours pas clair pour vous ? Découvrez 5 cas d’application de la blockchain dans cet article des Echos.
News 🔥
Si la crise venait à durer, la question des revenus des freelances deviendra de plus en plus pressante. Avec Mathieu Libessart nous avons interrogé les freelances autour de nous pour comprendre comment ils faisaient pour continuer à facturer. Nos pistes sont à lire dans Maddyness. 📰
J’ai discuté avec Vincent Hogommat du rôle des freelances dans la transformation des RH. Il a résumé notre échange dans un article Médium.
Jon Younger continue de rendre compte de l’impact de la crise sur les freelances pour Forbes. Je lui ai partagé mon point de vue dans ce troisième papier.
Cette semaine j’ai adoré l’interview de Nicolas Colin par Laetitia Vitaud : “Les crises ne sont pas que des problèmes à régler, elles sont aussi des opportunités de redistribuer des cartes.”
Dans le cadre de la préparation de notre documentaire, les réalisateurs de KÖM m’ont donné des devoirs : des films, séries et vidéos à regarder pour définir des références et travailler sur la ligne directrice que l’on souhaite prendre. Autant au collège-lycée je détestais faire mes devoirs, autant cette nouvelle forme de travail est un plaisir. J’ai adoré revoir The Startup Kids, Les aventuriers du travail nomade et découvrir The Game Changer. 🎥
Ça devait arriver et c’est pour le meilleur ! A partir d’aujourd’hui, le billet du futur passe à un rythme bimensuel. La newsletter arrivera toujours dans vos boîtes mails mais un lundi sur deux ! Le but de la manœuvre est de me dégager du temps pour travailler plus intensément à la réalisation du documentaire et avancer sur les autres projets en cours. Je ne m’arrête pas d’écrire, beaucoup de contenus arrivent dans les prochains jours sur le blog et dans les médias. Ce nouveau rythme devrait aussi me permettre de vous proposer des éditions encore plus fouillées.
Et voilà ! C’est tout pour aujourd’hui. Et maintenant je compte sur vous, le futur du travail ça ne se construit pas tout seul ! 🤷♂️
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