S’engager pleinement dans son job
Billet du futur #82 : Les athlètes de haut niveau, le travail c’est la vie et la vie c’est le travail - THE COACH
Bonjour à toutes et à tous,
Après avoir bien creusé le sujet de la réduction du temps de travail, la recherche d’un autre rythme et d’une meilleure intégration du travail dans la vie, je me suis intéressé à celles et ceux qui travaillent tout le temps, par choix.
Forcément, je me reconnais un peu dans cette catégorie et pour explorer le sujet, j’ai interviewé Patrick Mouratoglou, THE COACH, celui derrière certaines des meilleures carrières des top athlètes en tennis.
Bonne lecture,
Sam
La vie c’est le travail
Certaines personnes ont fait le choix de travailler tout le temps, et trouvent un équilibre à travers ce haut niveau d’engagement. C’est bien souvent le cas des entrepreneurs mais pas uniquement, les commerçants qui vivent au-dessus de leur boutique ont tendance à s’engager complètement dans leur activité, les artisans aussi, et évidemment les athlètes de haut niveau.
Dans le sport, il y a une telle concurrence, dès le plus jeune âge, que pour arriver au top niveau, il est nécessaire de s’y engager pleinement. Le travail devient la vie, et la vie c’est le travail.
Lorsqu’un athlète mange, dort ou se repose, on peut considérer qu’il s’agit déjà d’une forme de travail car l’ensemble de la journée aide à préparer la prochaine performance lors d’une compétition. Et dans le tennis, les tournois s’enchaînent presque chaque semaine, ne laissant que très peu de moments dans l’année pour réellement déconnecter.
Quand on voit les Serena, Rafa, Djoko, Federer, qui repoussent sans cesse la fin de leur carrière, et semblent prendre autant de plaisir à taper dans la balle à 40 ans qu’ils en prenaient 25 ans auparavant, on se dit qu’ils doivent bien avoir trouvé un équilibre dans le fait de pleinement s’engager dans leur métier.
Pour beaucoup, le tennis est une passion, on y joue une ou deux fois par semaine, sans contrainte, c’est un loisir. Mais pour les top athlètes sur le circuit, c’est un métier depuis le plus jeune âge, bien souvent ils n’ont connu que ça et ont un niveau de professionnalisme dans l’alimentation, dans le repos, dans la nutrition, dans l’entraînement physique et mental, qu’il n’y a pas de doute, il s’agit bien d’un métier.
On peut avoir l’impression en tant que spectateur que les joueuses et joueurs du circuit ont le “meilleur métier du monde” parce qu’ils passent leur journée à faire ce que nous pratiquons en loisir, et nous développons alors l’idée fausse qu’ils n’ont qu’une vie de loisir. Mais serions-nous prêts à faire les mêmes sacrifices, à avoir le même niveau d’engagement qu’eux pour faire de notre passion notre métier ?
Pour ma part, je joue au tennis depuis que j’ai 5 ans, c’est mon premier sport, ma première passion, et j’ai toujours eu dans un coin de ma tête le rêve d’être un jour, joueur professionnel. Mais en comprenant le quotidien des joueurs du circuit, je crois que je n’en aurais pas été capable, et aujourd’hui je suis bien heureux de jouer à mon niveau, quand j’en ai l’envie, et de faire en sorte que l’activité reste un loisir.
A ce propos, en ce moment un joueur a dû drôlement se poser la question de ce rapport amateur/professionnel. Matija Pecotic à 33 ans, il travaille à temps plein dans la finance, et joue au tennis à côté. La semaine dernière, il a demandé à partir plus tôt pour disputer le tournoi de Delray Beach, où il a gagné son premier match sur le circuit principal en battant Jack Sock !
Revenons-en à Patrick Mouratoglou ! Il a été l'entraîneur de Serena Williams, de Márcos Baghdatís, Jérémy Chardy, Grigor Dimitrov, Anastasia Pavlyuchenkova, Aravane Rezaï, Simona Halep et s’occupe en ce moment de Holger Rune. Il a participé à créer des carrières exceptionnelles et a vu toutes les coulisses du succès des champions ! Au-delà de son activité de coach, c’est aussi un entrepreneur avec 1000 projets, c’était LA bonne personne pour mieux comprendre l’équilibre de celles et ceux qui travaillent tout le temps par choix.
Pour Patrick, les top athlètes et les entrepreneurs qui s’engagent pleinement dans leur travail ne sont pas à la recherche d’un équilibre dans lequel le travail aurait une place prépondérante, c’est plutôt qu’ils sont sans cesse motivés par des objectifs qu’ils cherchent à atteindre.
Au tennis comme au travail et dans la vie, pour Patrick, le vrai enjeu n’est pas d’être heureux mais de se fixer des objectifs et de les atteindre. J’ai bien aimé cette vision du travail car elle est universelle, elle s’applique à tous types de métiers !
Et si on se place du côté de l’entreprise, tout l’enjeu est de fixer conjointement avec ses membres des objectifs atteignables, et de les atteindre ensemble !
J’aime beaucoup cette idée qu’il faut avoir des objectifs, et apprécier le chemin pour les atteindre. Mais attention, les objectifs peuvent être compris à plusieurs niveaux !
Par exemple, contrairement à un sportif qui se fixe un objectif de classement, je n’ai aucun objectif à moyen-long terme, je ne me suis pas fixé de grand plan pour la suite de Work in Progress, je ne sais pas ce que je ferai dans 6 mois et ça me va très bien comme ça. En revanche, j’ai des projets qui me donnent des objectifs tangibles, la réalisation d’un nouveau documentaire, l’écriture d’une BD, des interventions fixés dans plusieurs mois, ce sont des objectifs pour moi !
J’ai d’ailleurs du mal à vivre sans objectif, j’ai l’impression que dès que j’ai 1h de libre j’ai tout de suite envie de me fixer un nouvel objectif, que ce soit un projet considéré comme professionnel ou un truc perso, une sortie, du sport, un voyage, une rencontre…
Avec Patrick nous avons aussi parlé du rapport au succès, à l’ambition, des parallèles entre le travail et le sport, bref une discussion passionnante ! C’est le genre de passage dans le documentaire, où on se demande où on va, comme Peter et ses skis en bois dans Why do we even work? Et finalement tout prend sens et vient enrichir la réflexion avec de beaux visuels !
News 🔥
C’est la dernière ligne droite pour le documentaire, plus qu’un mois et demi avant sa sortie, il est bientôt l’heure de partager l’affiche et le trailer. J’annoncerai aussi dans le prochain billet des dates de projections publiques pour qu’on puisse tous le voir au cinéma !
D’ici-là c’est montage entrecoupé de sessions tennis, à Lyon pendant 2 semaines !
Un immense merci pour la confiance ! J’ai déjà été sollicité pour des projections privées en entreprises alors même qu’on n’a encore partagé aucune image du documentaire, des dates sont calés dans l’agenda jusqu’en Novembre prochain 🤯 Pour organiser une projection ensemble c’est par ici.
J’avais parlé de la nécessité de réinventer le repos dans un précédent billet, j’ai creusé le sujet pour une nouvelle tribune dans Welcome To The Jungle, et paf en plein milieu du débat sur les retraites !
Je serai le 2 mai à Lorient pour une projection-débat à La Colloc. Si vous êtes dans le coin, je crois qu’il est encore possible de s’inscrire par ici.
L’institut Montaigne vient de publier une très bonne étude sur les français au travail, je vous recommande d’y jeter un œil ! On y trouve des stats surprenantes et d’autres plus attendues sur le rapport au temps et la satisfaction au travail.
La semaine passée, j’ai rassemblé les partenaires de Work in Progress pour un séminaire, une journée pour découvrir de nouvelles pratiques et réfléchir à nos propres transformations, recueillir de nouvelles idées à mettre en place et partager ses apprentissages ! J’aurai bientôt le plaisir de partager un compte rendu de ces réflexions à travers un podcast enregistré ensemble ! Fier d’être entouré d’entreprises de toutes tailles et secteurs pour penser le futur du travail : Mazars, Safran, SThree, Lucca, Freelance.com, Orange.
Je mets de temps en temps en avant des produits et services qui intéressent les +3000 lecteurs du Billet du futur, pour devenir parrain d’un prochain billet, c’est par ici.
Corner WIP
Vous n’avez pas eu votre dose de Work in Progress ? Passons une heure de plus ensemble. 🤗
Visionnez mon premier documentaire, Work in Progress (2021)
Visionnez mon deuxième documentaire, Why do we even work? (2022)
Lisez la Bande Dessinée Et si on travaillait autrement ? (2022)
Et surtout écrivez-moi vos retours, ils sont précieux pour la préparation des prochains projets.
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Bonne journée ! 🌞