Bonjour à toutes et à tous, bienvenue à ceux qui nous rejoignent dernièrement !
Aujourd’hui on parle de YouTubers et de la façon dont ces créateurs de contenus s’inscrivent dans le concept du Future of Work ! Je fais partie de ceux qui ont grandi avec la génération des Youtubers, quand Norman a sorti sa vidéo sur le ping pong, popularisant les podcasts dans sa chambre, j’avais 15 ans. Avant lui, j’avais appris l’anglais en regardant des vlogs de YouTubers américains.
Aujourd’hui je passe moins de temps sur la plateforme que lorsque j’étais ado mais c’est resté un espace d’apprentissage et de divertissement quasi quotidien. Lorsque j’ai envie de comprendre une théorie ou de creuser un sujet, je fonce sur YouTube et je trouve régulièrement des pépites pour m’éclairer !
Bonne lecture,
Sam
YouTuber c’est du sérieux
Si jamais vous en doutiez encore, YouTube c’est du sérieux. S’il y a une dizaine d’années, le contenu était plutôt amateur et rarement monétisé, on est désormais loin des vidéos faites rapidement dans sa chambre. Aujourd’hui on trouve des contenus de toutes les qualités et pour toutes les cibles.
PewDiePie compte 106 millions d’abonnés et génère environ 15 millions de dollars/an. Difficile de trouver un chiffre précis sur ses revenus mais en 2017 pour Forbes ils s’élevaient à 12 millions de dollars.
En France aussi nous avons nos stars : Squeezie, Cyprien, Norman pour ne citer qu’eux, mais ce serait réducteur de s’arrêter là. Contrairement à ce que l’on imagine, ce n’est pas tellement un marché de “Winner-takes-all” où seules les plus grandes figures captent l’audience et où une multitude de créateurs moins connus auraient du mal à se faire une place. Rien qu’en France nous comptons plus de 300 chaînes dépassant le million d’abonnés, or 5 ans auparavant elles étaient seulement une dizaine, signe qu’il est toujours possible de percer aujourd’hui ! A titre de comparaison, aujourd’hui, 20.000 chaînes YouTube comptent +1 million d’abonnés dans le monde.
Dernièrement, le collectif Lolywood a sorti une vidéo dans laquelle ils légitiment avec humour le métier de YouTuber par rapport à la profession d’avocat :
“Ça fait 30 ans que je fais croire à mes parents que je suis intéressé par des métiers normaux”
Je crois que l’on peut légitimement dire qu’en 2020, YouTubeur est devenu un métier normal. Au-delà du créateur de contenu que l’on voit à l’écran, la plupart sont entourés d’agents pour gérer leurs opérations avec des marques, de monteurs pour les décharger de la partie post-production et en fonction des vidéos ils peuvent même aller jusqu’à monter une équipe entière de production pour un tournage, comme pour un film ! Il est aussi intéressant de noter que la plupart d’entre eux ont quitté leur domicile et ont investi dans un studio, (qu’ils décorent comme une chambre) pour tourner leurs vidéos.
YouTubers : à l’avant-garde du travail de demain
Les YouTubers, comme les créateurs de contenus sur d’autres plateformes, s’inscrivent dans le concept de Passion Economy développé par Li Jin.
“Users can now build audiences at scale and turn their passions into livelihoods, whether that’s playing video games or producing video content. This has huge implications for entrepreneurship and what we’ll think of as a “job” in the future.”
Les plateformes permettant de développer un lien direct avec sa communauté et d’être rémunéré suffisamment pour ses créations ont d’abord été une alternative aux modèles classiques et deviennent aujourd’hui la norme. Au départ, les chaînes de TV dénigraient largement les YouTubers, aujourd’hui elles se battent pour les attirer sur leurs plateaux ! La plupart du temps, ils refusent. Quel est l’intérêt d’un créateur à se faire cuisiner par un journaliste qui a vaguement compris ce qu’il faisait alors qu’il peut faire passer ses idées aux personnes directement intéressées par son contenu ?
Dans le fond, le fonctionnement des YouTubers, révèle un nouveau modèle en matière de travail et de formation, beaucoup plus inclusif que le modèle traditionnel.
“Traditionnellement”, pour apprendre un métier on va en cours à la fac, dans une école, on fait des stages et on gravit les échelons pour faire carrière, et si l’on suit toutes ces étapes, il n’y a pas de raisons pour que l’on ne connaisse pas le succès.
Au contraire, dans le milieu de la création il n’y a pas d’école délivrant des diplômes de YouTuber, c’est un apprentissage qui se fait à l’épreuve du réel, chacun tentant de construire sa singularité, en autodidacte ou dans le meilleur des cas avec un mentor. Le succès, lui, n’est pas garanti, il dépend d’un ensemble de facteurs combinant la régularité, la capacité à imaginer des concepts novateurs, la capacité à mettre en avant son contenu et bien évidemment un peu de chance !
Ce monde de la création est complètement ouvert : n’importe qui peut réussir, il n’y a pas d’autre barrière à l’entrée que la concurrence et il n’existe pas de voie royale dont il faudrait s’inspirer. Chacun est libre de créer le cadre propice à sa réussite.
La légitimité donnée par ses créations sur YouTube dépasse largement celle qui peut être obtenue dans des institutions traditionnelles. Lorsque Henry Tran intègre l’ESSEC, il est déjà suivi par plus de 4 millions de personnes sur la chaîne qu’il tient avec son frère.
Hugo Travers, lui, a lancé sa chaîne YouTube en même temps qu’il est entré à Science Po, il comptabilise aujourd’hui près d’un million d’abonnés qui suivent ses chroniques sur l’actualité et ses reportages, l’expérience accumulée et la légitimité qui en découlent lui ont ouvert largement plus de portes que ses études en tant que telles.
Les YouTubers contribuent également à rendre plus poreuse la frontière que l’on a érigée entre la vie professionnelle et la vie personnelle. Bien souvent, la création commence par un loisir et relève de l’amateurisme et de fil en aiguille les créations se professionnalisent, le créateur ne fait plus que ça et un beau jour réalise que sa passion du week-end est devenue son métier.
Par ailleurs, côté consommateur de contenu, il suffit de se promener sur la plateforme pour se rendre compte qu’elle ne compte pas seulement des vidéos de divertissement. Sur YouTube on découvre de nouvelles cultures, on apprend l’histoire, la philosophie, on suit l’actualité … En mêlant dans un même espace loisir et apprentissage, YouTube contribue à populariser l’apprentissage tout au long de la vie et sous différentes formes.
Enfin, la façon dont ces créateurs gagnent leur vie est également caractéristique des travailleurs de demain, les YouTubers diversifient largement leurs sources de revenus. La part des publicités leur revenant, versée par YouTube, est très souvent complétée par de l’influence, c’est à dire des opérations marketing en collaboration avec des marques. D’autres profitent de leur notoriété pour lancer des produits : une marque de vêtement, des cours, un livre ou demandent à leurs abonnés de leur faire un don !
Indépendant mais bien entouré, autodidacte, libre dans tous les aspects de son travail, diversifiant ses sources de revenus … Je crois que l’on tient le profil exact du travailleur de demain !
Aiguisez votre regard sur le sujet 👀
L’article fondateur du concept de la Passion Economy par Li Jin.
L’interview de Hugo Amsellem dans Nouveau Départ “Entreprendre sans permission”.
Transition parfaite avec l’épisode du podcast Sans Permission dans lequel Hugo invite Hugo Décrypte.
Quelques chaînes que j’aime particulièrement : Seb, Un Créatif, Mike Horn et avant qu’ils arrêtent : Bon Appétit Ski ! Je me suis rendu compte en écrivant cette newsletter que je ne regardais presque pas de YouTubeuses, vous avez des chaînes sympas à me recommander ?
News 🔥
J’ai déménagé ce week-end à Lyon ! Après 4 ans à Grenoble et un été de transition dans la campagne chez mes parents, mon nouveau lieu de vie (et de travail) se trouve dans le centre, en bas des pentes de Croix-Rousse. Si vous passez dans le coin, faites-moi signe! 👋
Jeanne a lancé son podcast TAF et m’a invité pour ce premier épisode. Si vous n’avez pas lu mon rapport d’étude et que vous n’avez pas prévu de le faire, écoutez notre discussion ! On parle aussi du salaire en remote, du documentaire Work in Progress …
Après les deux dernières newsletters sur les vacances, et sur le rythme de travail, j’ai complété ces réflexions par une tribune dans Maddyness : Comment calculer le temps de travail à l’heure où la définition même de celui-ci est en train de changer ?
Pour changer, pourquoi ne pas faire vos prochaines réunions sur un jeu vidéo ? (Ici sur GTA) Hey, You Free on Friday for a Meeting and a Bank Heist?
Documentaire 🎥
Les tournages des hors-séries ont continué à Paris, les premiers épisodes devraient sortir fin septembre-début octobre. Il s’agit d’un format conversationnel de 20-30 minutes pour laisser le temps d’aller au fond des idées avec les invités. Je suis très heureux de la qualité des discussions et du rendu des images, quelques images des coulisses sont sur les réseaux de Work in Progress : LinkedIn, Twitter, Instagram, YouTube, Facebook.
Cette semaine je serai à Barcelone pour poursuivre les tournages du documentaire. Je vous laisse deviner la personne que nous partons rencontrer. Et dès mercredi vous pourrez suivre les stories sur Insta ! 🇪🇸
Si vous connaissez des personnes qui vivent à Barcelone et s’intéressent au Future of Work, écrivez-moi, j’adorerais les rencontrer après le tournage !
Work in Progress est un documentaire soutenu par SThree, Randstad, Le MAIF Start up Club, Natixis, comet et LittleBig Connection.
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Bonne journée ! 🌞
Super article Samuel ! Très intéressant.
Je me suis mise récemment à YouTube car je préfère l'écrit :)
Pour ma part, j'apprécie la chaîne de Victor Ferry (encore un homme).
Je te recommande la chaîne de Praveena et Charlotte Hoefman.
Praveena aborde les relations humaines au travail.
Charlotte aborde des sujets plus ésotériques moins liés directement au travail encore que !
J'oubliais Marina Rollman et ses analyses justes et drôles de la société française.
Je suis aussi ravie d'apprendre que tu vis sur Lyon.
J'espère que nous aurons l'occasion de nous rencontrer "en vrai" car je suis du côté de Villeurbanne.
Belle journée.