Rendre flexible les métiers non télétravaillables
Billet du futur #111 : Les oubliés du télétravail | un jeu | un cadeau !
Bienvenue dans cette nouvelle édition du billet du futur ! Ça fait maintenant 5 ans que j’explore les meilleures pratiques du Futur du Travail, et cette newsletter est le meilleur moyen de découvrir mes apprentissages en avant-première.
Bonne rentrée ! J’espère que vous avez passé un été plein d’aventures, de discussions passionnantes, d’émotions, que vous avez célébré, réfléchi, rencontré… et que vous abordez la rentrée avec beaucoup d’enthousiasme !
Si ce n’est pas déjà fait vous pouvez aussi 👇
Regarder les documentaires Work in Progress 🍿
Organiser une projection avec vos équipes 📽️
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Bonne lecture,
Sam
Prendre en compte tous les métiers
Ces dernières années, le futur du travail a semblé beaucoup tourner autour du télétravail, et pour cause, une révolution majeure a eu lieu, même si les entreprises sont en train de faire machine arrière sur la question.
Mais le télétravail ne concerne qu’entre 30% et 40% des métiers qui peuvent être effectués tout ou en partie à distance. Et les deux-tiers des actifs restants qui ne peuvent pas télétravailler veulent tout de même améliorer leurs conditions de travail et gagner en flexibilité. Disons-le, le télétravail n’est pas un souhait de leur part, ce n’est pas un choix, c’est la nature de leur métier qui ne le permet pas et ce n’est pas un objet de revendication, en revanche, en voyant la façon dont d’autres métiers se sont transformés pour donner plus de flexibilité à ceux qui les exercent, des attentes similaires naissent !
Alors quelle flexibilité peut-on proposer à des postes qui doivent être effectués dans un lieu précis, et parfois avec des horaires précis ?
C’est la question qui m’a été posée par deux entreprises dont j’ai accompagné le département RH ces derniers mois. L’une est un acteur de la grande distribution, l’autre un acteur industriel avec une main d'œuvre majoritairement ouvrière.
Ensemble nous avons creusé une dizaine de pistes pour rendre le quotidien de leurs membres plus flexibles tout en maintenant la productivité actuelle des différents sites.
Flexibiliser les métiers ouvriers
Le premier enjeu est de casser le préjugé selon lequel les populations ouvrières ne sont pas capables de décider d’elles-mêmes ce qu’elles souhaitent et que les cols blancs sauraient mieux ce qui est bon pour eux. Plus largement, et ça vaut pour tous les métiers, si on a envie de travailler sur l’humain, il faut sortir d’une relation de contrôle infantilisante et commencer à considérer les salariés comme des adultes capables de faire des choix.
Une fois qu’on a dit ça, le rôle des RH qui souhaitent initier une transformation de l’organisation n’est pas de décider ce qui doit être fait, mais de créer le cadre, de partager des convictions, qui permettent aux principaux concernés de faire les choix qui leurs correspondent. Il faut être au clair sur ce qu’on est capable d’accepter et la marge de manœuvre que l’on souhaite laisser aux collaborateurs.
Les initiatives intéressantes
Echange de shifts : Pour des postes avec des rotations fixes qu’on retrouve dans l’industrie sur des lignes de production, dans la grande distribution, dans la restauration, ou encore dans les hôpitaux, le principe est d’échanger une des rotations avec un collègue. Dans certains équipes de petites tailles, ça peut s’organiser très simplement avec un groupe WhatApp, c’est ce qu’il se passe généralement dans des services d'hôpitaux, ou bien à plus grande échelle avec des plateformes d’échanges de ces shifts au sein de l’entreprise. C’est intéressant car c’est une mesure qui ne coûte rien à mettre en place, qui repose sur le bon sens et l’entraide. Elle permet de créer du mouvement dans les équipes et parfois participe à casser des silos d’équipes pour un meilleur partage de connaissance. La seule contrainte qui peut être un frein à la mise en place est de bien respecter les 11h consécutives de repos entre deux jours de travail. C’est le genre d’initiative qui a bien plu notamment pendant les coupes du mondes et les JO pour que chacun puisse être en temps de repos lorsque son équipe favorite jouait.
Horaires flottants : Ici l’idée est d’avoir une base d’horaires de travail fixe où toutes les équipes sont sur place, et que celle-ci soit encadrée le matin et le soir de créneaux d’horaires flexibles. On peut par exemple décider que tout le monde doit être à son poste de travail de 9h à 15h et que les personnes soient ensuite libre de choisir si elles préfèrent commencer à 7h et terminer à 15h ou commencer à 9h et terminer à 17h. Le temps de travail est le même, mais en fonction des vies personnelles, les contraintes ne sont pas les mêmes. Là aussi on est sur une mesure assez simple à mettre en place qui ne change pas fondamentalement l’organisation du travail.
La semaine de 4 jours : Je ne vais pas m’étendre sur le sujet, j’en ai déjà beaucoup parlé dans cette newsletter et ce documentaire. Même dans des métiers liés à un lieu précis et parfois même à des horaires fixes, on est capable d’apporter une plus grande flexibilité aux collaborateurs en passant à des semaines de 4 jours et en réduisant le temps de travail… tout en conservant la même productivité ! Parce qu’on se rend compte que l’absentéisme baisse, qu’on est capables de réorganiser l’entreprise et certains processus pour gagner du temps. Et un des freins principaux à la mise en place de la semaine de 4 jours étant la gestion des plannings et la nouvelle organisation à mettre en place, pour des métiers ouvriers déjà habitués à gérer des plannings précis avec un contrôle du temps de travail et des rotations, la tâche est facilitée !
Le partage de poste : Il s’agit d’une initiative un peu plus rare, qui m’a rappelé la mutualisation des compétences à la française avec Venetis, spécialiste du temps partagé. L’idée est de constituer des binômes pour occuper deux postes à la fois et d’avoir des rotations entre un poste qui permet une certaine flexibilité sur le temps ou le lieu de travail, et un autre qui ne le permet pas. Ainsi une semaine sur deux, les collaborateurs peuvent bénéficier de plus de flexibilité.
Réduire le temps de travail et l’allouer à d’autres tâches : L’idée est au sein de la journée de travail, et pas sur les temps de pause, d’avoir du temps qui n’est pas consacré au travail mais à une autre activité avec ses collègues, au sein de l’organisation. Il peut s’agir d’un temps de convivialité (discussions, sport, rituels d’équipes, jardinage dans un potager d’entreprise), j’ai vu plein d’initiatives différentes, où l’entreprise décide d’intégrer ces bulles qui permettent de passer de bons moments entre collègues, sur le temps de travail, en dehors de teambuilding bien encadrés, d’avoir ces temps réguliers et ouverts sur lesquels chacun peut nouer du lien et exercer d’autres talents que ceux demandés pour son poste.
Se pointer soi-même plutôt que de pointer : Ah les badges et la pointeuse, c’est clairement le symbole du travail du siècle passé rythmé par la productivité ! Alors si dans la plupart des entreprises industrielles les badges font également office de sécurité pour entrer dans certaines zones, ils sont malheureusement encore utilisés comme un outil de contrôle du temps de travail. Et parfois jusqu’à se retrouver dans des situations absurdes, où des ouvriers ayant terminé leur rotation avec une quinzaine de minutes d’avance, ayant été libérés par leur chef de service, attendent de pouvoir badger à l’heure pile, sur le parking avant de partir. L’idée est de supprimer ces badges, où de ne les utiliser que pour des enjeux de sécurité et de ne pas contrôler les temps de travail. Ce qui compte c’est que la personne soit là quand on a besoin d’elle pour démarrer l’activité, au début comme à la fin, pas qu’elle ait badgé. En supprimant les pointeuses, on supprime une des incarnations du contrôle et on responsabilise, on envoie un message de confiance. C’est un changement ridicule qui ne coûte rien, et qui pourtant dit tout de la culture d’une entreprise et de l’état d’esprit qui règne entre une direction et ses membres.
Une part des tâches réalisées à distance : la totalité des tâches doit-elle être faite sur un même lieu de travail ? N’y a-t-il pas une petite partie qui pourrait être effectuée à distance ? Un peu d’admin, de reporting, de formation par exemple ? Même s’il ne s’agit que de 10% de l’activité, bénéficier de la flexibilité sur cette part de l’activité sera apprécié !
Et puis une fois qu’on a lancé une nouvelle organisation, comme tout projet de transformation, on ne trouve pas toujours la bonne façon de faire du premier coup. L'organisation du travail n’est jamais figée, c’est une constante remise en question et amélioration.
Et si vous avez des problématiques similaires, écrivez-moi, je reprendrai un ou deux accompagnements à partir de novembre. Et d’ici-là j’ai rouvert quelques créneaux cette semaine pour la Hotline RH avant d’entrer dans le feu de la rentrée.
Parrain du futur
Ce billet du futur est parrainé par nos amis de Livementor qui sont derrière la newsletter Mission Reconversion. Un mardi sur deux, ils vous proposent un email pour réussir votre reconversion pro dans votre zone de génie. Vous y trouverez des études, des bons outils éprouvés, des témoignages, et puis surtout un pas de recul avec tout l’enthousiasme qu’il faut pour aborder ces transitions. Bref, tout ce qu’on n’apprend pas à l’école mais dont on a vraiment besoin.
Ne me croyez pas sur parole, faites vous votre propre idée avec cette édition sur notre rapport au temps “Comment arrêter la course contre la montre ?”
News 🔥
Ah c’était bien l’été ! Je ne suis pas parti bien loin, mais j’ai pas mal bougé entre la France, l’Espagne et le Portugal en alternant des semaines complètement off avec des semaines de télétravail. Au programme, du sport, des amis, beaucoup de lectures et de podcast et pratiquement aucun call pendant deux mois pour laisser du temps au cerveau de faire germer 1000 idées. Maintenant, en piste pour les mettre en place !
On joue à un petit jeu ? 👀
Je vous dis quels livres j’ai lu cet été, et vous essayez de deviner le sujet du prochain documentaire ? La réponse la plus proche gagne 2 places pour l’avant-première à la sortie ! Ça se passe sur LinkedIn !
Réponse dans la prochaine édition dans 2 semaines !
Les amis marseillais ! Il reste quelques places pour la projection de AI at Work le 11 septembre, c’est gratuit il suffit de s’inscrire !
Ou bien rendez-vous en ligne pour parler des skill-based organizations, ce modèle d’entreprise où les décisions sont guidées par les données sur les compétences. Je serai avec Paul Courtaud, CEO de Neobrain pour décortiquer ce sujet ensemble le 11 septembre à 9h30. Inscriptions gratuites ici.
Et pssst, pour la première fois, tous les documentaires sont à -50% jusqu’à la fin de la semaine ! Ils passent à 3,5€ la location et 7€ l’achat, il suffit de rentrer le code SUMMERWIP sur Vimeo ou de suivre les liens suivants.
Regarder AI at Work: who runs the office?
Regarder Time to Work
Regarder Why do we even work?
Bon visionnage :-)
Tes cadeaux pour te remercier de partager le Billet du futur
Pour rappel, si tu recommandes le Billet du futur à d’autres personnes, je t’offre des cadeaux !
1 recommandation : Je t’envoie un épisode de podcast privé de 15’ dans lequel je te partage quelques convictions sur le travail.
10 recommandations : Je t’invite à l’avant-première de mon prochain documentaire
25 recommandations : On s’appelle 30’ pour parler de ce que tu veux !
Il te suffit de cliquer sur le bouton ci-dessous pour obtenir ton lien personnalisé.
Corner WIP
Vous n’avez pas eu votre dose de Work in Progress ? Passons une heure de plus ensemble. 🤗
Visionnez mon premier documentaire, Work in Progress (2021)
Visionnez mon deuxième documentaire, Why do we even work? (2022)
Visionnez mon troisième documentaire, Time to Work (2023)
Visionnez mon quatrième documentaire, AI at Work: who runs the office? (2024)
Lisez la Bande Dessinée Et si on travaillait autrement ? (2022) et sa grande sœur "Mais pourquoi j’irais travailler ?” (2023)
Et surtout écrivez-moi vos retours, ils sont précieux pour la préparation des prochains projets.
Bonne journée ! 🌞