Bonjour à toutes et à tous !
Cette édition est directement inspirée de mon dernier voyage à Barcelone, la semaine passée, où j’ai tourné une partie du documentaire Work In Progress avec Cecilia, la fondatrice de MOB.
Initialement, j’avais choisi de m’y rendre pour mettre en avant l’aspect communautaire extrêmement poussé de ces espaces de coworking et je n’ai pas été déçu ! Mais en réalité, Cecilia m’a partagé ses réflexions et ses expériences sur tellement d’autres sujets géniaux qu’il aurait été dommage de ne pas en parler.
Bonne lecture,
Sam
Une famille
L’an dernier, dans le cadre de ma learning expedition Going Freelance, j’ai eu l’occasion de visiter une vingtaine d’espaces de coworking autour du monde. La plupart de ceux dans lesquels je me rendais avaient été sélectionnés pour leur côté communautaire. C’est ce qui m’a permis de comprendre et de partager les différents mécanismes mis en oeuvre par les “community builders” afin d’animer des espaces de travail qui deviennent rapidement des communautés.
Lorsqu’il y a quelques mois j’ai eu besoin d’illustrer cette thématique dans le documentaire avec l’un de ces espaces, mon choix s’est très vite porté sur MOB tant le souvenir que j’en gardais était plus proche d’une famille que d’un espace de travail.
Il suffit d’entrer dans l’un des espaces pour se sentir immédiatement à l’aise et chaleureusement accueilli. Cela tient à la fois aux regards bienveillants des habitués, aux touches d’humour avec une pointe de Nudge sur les murs pour faire appliquer les règles du vivre-ensemble et à un “je ne sais quoi” difficilement descriptible qui fait que l’on s’y sent bien. Leur site web retranscrit assez fidèlement cette atmosphère, je vous invite à aller y jeter un oeil.
Actuellement, MOB est composé de 3 espaces à Barcelone qui accueillent en général près de 500 membres dont une bonne moitié de travailleurs réguliers et actifs au sein de la communauté. Les membres sont à la fois salariés d’entreprises de toutes tailles, freelances, entrepreneurs et digital nomades.
MOB a décidé de tirer parti des talents de cette communauté en les mettant en avant comme s’ils travaillaient ensemble dans une agence, c’est MOB Agency. Ils répondent à des appels d’offres et réalisent des projets pour des entreprises.
Ils l’expliquent mieux que moi :
“We analyse your needs, build teams of experts and draw on new techs & user-based methodologies of innovation to deliver impactful solutions.”
Avec autant de membres travaillant sur des métiers variés, ils disposent d’un ensemble de compétences très larges et sont à peu près certains de trouver la bonne personne pour répondre à un besoin donné. Un autre point qu’ils mettent en avant auprès de leurs clients est particulièrement intéressant : les travailleurs qui s’impliquent sur une mission se connaissent et ont l’habitude de travailler ensemble, parfois depuis des années ! Il s’agit d’une garantie de bonne entente et d’une communication fluide pour le client.
Pour disposer de talents dans sa communauté, il faut aussi les former ! Et MOB a pris les devants en créant la MOB Academy : des ateliers, hackathons, makerthons, bootcamps et autres termes à la mode pour proposer aux membres des espaces toutes les façons imaginables afin d’améliorer leurs compétences.
Make !
What does MOB stand for? Ministry of Business, Master of Bonds, Machines of Boom ou encore Ministry of Badassery. Toutes ces combinaisons pourraient fonctionner mais en réalité, MOB signifie Makers of Barcelona.
Je ne vous dévoile pas tout le storytelling de la création de l’espace qui implique une machine à coudre, Cecilia nous le réserve pour le documentaire. Sachez tout de même qu’au départ il s’agissait surtout d’un fablab, un makerspace, un endroit où se rassemblaient les makers.
Aujourd’hui, ils n’ont conservé que le fab café c’est à dire un endroit génial qui se compose pour moitié d’un café aux boissons et sandwichs exquis et pour moitié d’un atelier avec des imprimantes 3D et machines de découpe laser.
Un maker est responsable de l’atelier et vous aide à transformer toutes les idées qui trottent dans votre tête en un objet concret. Que vous soyez là pour faire graver les initiales de votre projet dans du bois ou confectionner votre propre prothèse, ils vous accueilleront toujours avec la même bienveillance et l’envie de transmettre, si caractéristique de cette communauté de makers.
Difficile de définir les makers tant les applications de cet état d’esprit peuvent être variées. Il s’agit de personnes qui développent une culture du “Do It Yourself” très poussée et qui réalisent des bricolages plus ou moins élaborés pour créer des objets du quotidien, des oeuvres d’art ou encore des objets pratiques à usage professionnel.
Dernièrement, les makers de la communauté barcelonaise ont fait parler d’eux en créant du matériel à destination des hôpitaux lorsque ces derniers en manquaient, au début de la crise du COVID. Ils ont confectionné des embouts pour respirateurs artificiels et des visières de protection, les machines tournaient non-stop !
allWomen
Cecilia ne s’est pas arrêtée là puisque après avoir lancé MOB et le fab café, elle s’est impliquée dans la création de allWomen : une école par des femmes pour des femmes pour créer la prochaine génération de talents féminins de la tech ! Concrètement, il s’agit de cours en petits groupes, exclusivement ouverts aux femmes sur la Data Science, l’UX/UI Design et le Product Management. Ils sont dispensés sur leur campus de Barcelone et n’importe où dans le monde avec un format à distance.
Le constat de Cecilia était simple, 1 job dans la tech sur 5 seulement est occupé par une femme, pire encore, elles ne sont que 11% à détenir des postes exécutifs sur les métiers tech en entreprises.
A partir de là, il s’agissait de créer un espace d’apprentissage conçu spécialement pour les femmes, pour qu’elles se sentent à l’aise de découvrir ces métiers et d’en maîtriser les compétences, dans un cadre adapté ! Elles apprennent à la fois grâce aux intervenantes et entre elles. Le second point qui fait le succès et la pertinence d’un tel programme est l’importance des role models ! En mettant en relation des élèves et des mentors exclusivement féminins, allWomen donne envie aux femmes de s’investir dans la tech à partir d’exemples concrets.
L’actuelle CEO du programme partage sa vision de l’éducation juste ici.
Inventer le futur !
En ce moment, Cecilia travaille au sein du Futurity Studio, où elle imagine les futurs possibles et désirables de certaines industries.
Imaginez une tomate qui, lorsqu’elle pousse, contient déjà de l’ail, de l’oignon, de l’huile d’olive et de la viande de culture. Say whaaat? 🤯
“Based on the convergence of technology and consumer behavior, we came up with the idea of not just transgenic, but polygenomic products that combine multiple plant and animal genes in structurally and functionally advantageous ways.”
Découvrez leur étude sur le sujet juste ici.
Concrètement il s’agit de comprendre les nouvelles tendances de production et de consommation, de suivre les évolutions de la technologie et de se demander à partir de ces informations les futurs potentiels d’industries qui pointent à peine le bout de leur nez ! Un exercice passionnant !
Aiguisez votre regard sur le sujet 👀
Le rôle crucial des makers au début de la crise du COVID en Espagne.
Mon billet sur les mécanismes mis en oeuvre par les “community builders” afin d’animer des espaces de travail qui deviennent des communautés.
Cette introduction vous a donné envie d’en savoir plus sur Cecilia ? Voici 30’ de podcast dans lequel elle partage ses expériences et sa vision de notre avenir!
News 🔥
Laetitia, que je considère comme mon mentor et surtout mon amie m’a fait l’honneur d’enregistrer une de nos discussions pour Nouveau Départ. Je partage dans cet épisode de podcast les coulisses de la création de Work in Progress, les obstacles inhérents à l’ère d’incertitude dans laquelle nous tournons un documentaire international et le plaisir des rencontres enrichissantes qui jalonnent la création de ce projet.
Mon ami Victor a eu une idée marrante pour remplacer la traditionnelle lettre de départ à la fin de son alternance.
J’ai aimé lire : Télétravail, la France est-elle vraiment à la traîne ? (les chiffres sur les % de mobilités recouvrés sont édifiants !)
Le dernier billet du futur se penchait sur les YouTubers, ces créateurs à l’avant-garde du travail de demain. Quelques jours plus tard, 4 YouTubers ont discuté de leur rapport à la parentalité pendant près de deux heures. C’est passionnant !
Documentaire 🎥
Ces trois jours à Barcelone m’ont donné l’occasion de revoir Albert Cañigueral qui est l’une de personnes à absolument suivre en Europe pour se tenir au courant des transformations du travail.
Les vidéos hors-séries que nous avons commencé à tourner à la fin de l’été seront publiées dès le mois d’octobre. Il s’agit d’un format conversationnel avec des experts et professionnels pour alimenter les réflexions proposées dans le documentaire.
Je pars tout à l’heure à Amsterdam où je passerai la semaine pour la suite des tournages ! Vous avez une idée de la personne que l’on part interviewer ? Réponse en direct sur notre Instagram dès mercredi !
Et d’ici une dizaine de jours, la vidéo coulisse des précédents tournages sera en ligne sur notre chaîne YouTube. Abonnez-vous ❤️
Work in Progress est un documentaire soutenu par SThree, Randstad, Le MAIF Start up Club, Natixis, comet et LittleBig Connection.
Si on vous a transféré cet email et que vous avez aimé le billet vous pouvez vous abonner juste ici :
Bonne journée ! 🌞