Aujourd’hui je vous propose d’imaginer avec moi les caractéristiques de la plateforme de freelances de demain, de réfléchir à ce qui légitime de laisser une commission à la transaction, à la fois côté freelance et côté entreprise.
Qu’on les aime ou qu’on les déteste, elles sont de plus en plus nombreuses et ne sont pas cantonnées au cadre du travail.
Personnellement j’ai utilisé des plateformes lors de mes premières missions en freelance à l’époque ou crème de la crème était positionnée dans la mise en relation entre étudiants et entreprises. Depuis je n’en utilise plus mais je reste convaincu de leur pertinence … pourvu qu’elles aient les caractéristiques nécessaires ! Plus le temps passe et moins elles se limitent à la simple mise en relation mais couvrent une palette bien plus large de services, ce qui légitime plus que jamais leur existence et rend leur modèle si attrayant !
Bonne lecture,
Sam
Qu’est ce qui justifie l’existence d’une plateforme ?
L’arrivée d’internet dans nos vies nous a progressivement fait passer d’une économie de la propriété à une économie de l’usage. Dans chaque domaine, des marketplaces se sont créés afin de réduire les coûts de transaction. Elles regroupent en un même lieu l’ensemble des acteurs, sécurisent bien souvent le paiement, parfois effectuent une pré-sélection … ce faisant, elles créent un cadre permettant la mise en relation. Pensez à Airbnb, Drivy, Deliveroo ...
Elles fluidifient ainsi le marché en augmentant le volume de transactions pouvant avoir lieu, en faisant se rencontrer une offre et une demande qui peinent à se trouver hors de ce cadre.
Dans certains cas, ces plateformes n’ont fait que simplifier un marché déjà existant, dans d’autres cas, elles ont tout bonnement créé un usage ! Nombreux sont ceux qui ont découvert “le stop longue distance” avec Blablacar.
Les plateformes auxquelles j’ai choisi de m’intéresser aujourd’hui sont celles qui mettent en relation des freelances avec des entreprises, notamment pour des prestations intellectuelles. Elles sont plusieurs dizaines en France, plus ou moins spécialisées dans des secteurs ou des métiers, j’en ai listé plus d’une centaine dans ce document.
Ces plateformes sont légitimes puisqu’en tant que freelance il est parfois difficile de concilier production opérationnelle et prospection afin de générer un flot continu de missions. Les plateformes jouent alors le rôle d’apporteur d’affaire. Dans le cadre de collaborations avec des grands groupes, il est même quasiment impossible de travailler avec eux en direct, il faut passer par un intermédiaire, référencé auprès des achats.
Côté entreprise, les plateformes sont légitimes car elles permettent d'accéder en quelques heures à des experts disponibles et qualifiés.
Pourtant la simple mise en relation ne suffit aujourd’hui plus pour justifier l’existence des plateformes. Au fil des missions, les freelances qualifiés parviennent à se créer une réputation qui leur permet d’attirer naturellement des clients sans avoir à passer par les plateformes. Si chaque travailleur suivait ce schéma, les plateformes ne rassembleraient alors que des profils débutants ou peu expérimentés. Et pourtant, on trouve bien des experts sur les différentes plateformes, certains même collectionnent les recommandations ! 🏆
Alors quelles sont les caractéristiques que devrait posséder chaque plateforme ? Comment aller plus loin que la simple mise en relation ? Quel intérêt aurait un freelance qui attire déjà à lui un nombre suffisant de clients, à passer par une plateforme ?
La plateforme de demain, pour les freelances
Des missions pertinentes 🎯
C’est une évidence pourtant mal mise en œuvre, les freelances s’inscrivent sur les plateformes afin de décrocher des missions mais seule une petite proportion des inscrits parvient à travailler régulièrement. Sur la plateforme Upwork, ils sont environ 10.000 nouveaux freelances à s’inscrire chaque jour, en revanche ils sont seulement 5% à générer un CA de plus de 50.000€ par an sur la plateforme, la plupart s’inscrivent et ne feront jamais de mission, une ou deux tout au plus. Ce même phénomène est présent sur l’ensemble des plateformes, quelques “top profils” accaparent la plupart des missions tandis que l’immense majorité se fait concurrence pour récupérer les missions restantes. Winners-take-all.
L’enjeu principal des plateformes est de parvenir à générer suffisamment d’activité côté client pour proposer un nombre suffisant de missions aux freelances inscrits. La plateforme aura beau avoir tous les attributs annexes imaginables, sans nouvelles missions régulières, les freelances s’en détourneront.
Il ne s’agit pas de poster n’importe quelle mission pour autant ; afin de créer un cercle vertueux ces missions doivent être filtrées en amont pour s’assurer que le contexte, la rémunération et les objectifs correspondent bien aux standards définis par la plateforme.
Quelles pistes pour accroître le nombre et la qualité des missions postées :
Référencement : afin de proposer régulièrement de nouvelles missions à ses membres, l’enjeu des plateformes est d’être référencé auprès des grands groupes et d’entretenir des relations de confiance avec leurs décideurs. Etant donné la taille de ces derniers ils sont en mesure de faire appel à plusieurs centaines de freelances chaque année. Lorsqu’une plateforme est capable de les mettre en relation avec les bons profils rapidement, elle devient un fournisseur de rang 1 et est sollicitée en priorité.
Présélectionner les missions en recueillant un brief standard suffisamment exhaustif à compléter. Lorsque les missions se déroulent mal c’est généralement un problème de communication qui prend racine dans une mauvaise définition des besoins. Si la plateforme s’assure de comprendre parfaitement les besoins du client, elle sera en mesure de le mettre en relation avec le bon profil qui saura exactement à quoi s’attendre.
Notation du client : les freelances ont pour habitude de recevoir une note sur 5 étoiles et un feedback après chaque mission, une bonne pratique serait que cette notation devienne à double sens. Cela permettrait de recueillir des feedbacks sur le client afin de lui faire des retours constructifs pour qu’il améliore son processus d’accueil des indépendants et le cas échéant, de mettre fin aux relations avec les entreprises qui reçoivent des commentaires négatifs trop fréquents. (ou a minima d’en avertir les candidats !)
Si je voulais créer une entreprise dans l’économie freelance, ce serait sans aucun doute un label “Great Place to Freelance” 😉
L’humain 🧍
Si la plateforme est un outil numérique formidable, elle n’est pas à dissocier des interactions humaines, à la fois dans la mise en relation et dans l’ensemble des services qui en découlent.
Deux profils disposant des mêmes compétences techniques et qui pourraient potentiellement exceller de la même manière sur une mission donnée, n’obtiendront pas les mêmes performances et ne prendront pas autant de plaisir dans les faits, notamment parce que leurs aspirations sont différentes et que leur personnalité s’accorde plus ou moins à la mission.
Même au sein d’une compétence précise, la façon d’exercer son métier diffère. Si vous êtes développeur backend maîtrisant les langages PHP, SQL et Ruby On Rails vous allez peut-être préférer les missions vous permettant de travailler seul depuis chez vous aux horaires qui vous arrangent ou au contraire vous allez rechercher des missions vous permettant de coder au sein d’une équipe et d'améliorer vos compétences sur certains langages.
Si l’algorithme de mise en relation ne prenait en compte que la fiche technique, vous risquez fort bien d’être sollicité pour des missions qui ne vous conviendront pas.
Certaines plateformes commencent à intégrer les aspirations des freelances dans leur processus de sélection. Au cours d’un entretien, elles prennent le temps d’échanger et de comprendre les besoins de chaque candidat avant de les intégrer dans la communauté. D’autres accordent autant d’importance aux soft-skills qu’aux hardskills.
Une piste d’évolution pourrait être de proposer des tests de personnalité afin de mieux appréhender les méthodes de communication qui correspondent à chaque profil et d’enrichir la fiche de présentation de chacun avec des informations non techniques.
Cet aspect humain se retrouve également en dehors de l’activité de mise en relation. A mon sens, la principale force des plateformes réside dans leur capacité à fédérer une communauté d’individus qui, a priori, pourraient être en concurrence mais qui se retrouvent pourtant bien souvent à s’entraider.
Au départ réunis sur des groupes Facebook et désormais plus régulièrement sur des channels Slack, les freelances s’entraident, partagent leurs dernières créations, se tiennent informés des dernières évolutions de la plateforme, créent des événements et parfois même se forment.
C’est cet aspect communautaire qui fait la véritable différence entre deux plateformes, il y a d’une part l’attachement subjectif à la marque mais surtout l’ensemble des services qui vous sont proposés. Les plateformes offrent déjà toute une palette d’avantages chez des entreprises partenaires pour leur communauté, l’équivalent d’un CE. A l’avenir les plateformes proposeront certainement beaucoup plus de sessions de mentorat, de formations, de contenu exclusif et pourquoi pas la possibilité de travailler sur des projets pro bono !
Pour renforcer cet aspect communautaire, je crois beaucoup à la cooptation lors du processus de sélection, en la matière, Gigster fait figure de référence. Depuis le départ, la plateforme californienne implique l’un de ses membres lors d’un entretien de recrutement afin de valider la complémentarité du profil avec le reste de la communauté. C’était d’autant plus important pour Gigster puisqu’ils ne placent pas les freelances individuellement chez les clients mais constituent une équipe pour mener le projet en interne, à la façon des Flash Organizations.
C’est notre réputation !
Nous en sommes encore loin mais un enjeu clé à mes yeux est d’assurer la portabilité des données réputationnelles liées à chaque travailleur sur une plateforme.
Il s’agirait de pouvoir télécharger les données réputationnelles qui concernent chaque individu sur une plateforme donnée, d’abord pour les posséder, mais surtout pour pouvoir les utiliser sur une autre plateforme. Imaginez que vous soyez un freelance réputé sur Malt avec des dizaines de recommandations mais que vous vous sentiez à un moment donné plus en adéquation avec la communauté de crème de la crème, vous ne souhaitez pas débarquer sur la plateforme comme un débutant mais pouvoir vous servir des recommandations de vos clients passés, laissées sur la plateforme Malt, afin de décrocher de nouveaux contrats, sur la plateforme crème de la crème. Le besoin est encore plus pressant dans le cas où une plateforme mettrait fin à ses activités.
Protection 🛡️
Je ne crois pas que les plateformes doivent assurer elles-mêmes la protection sociale des freelances, en revanche de nombreux acteurs se sont créés ces dernières années permettant de compléter la protection offerte par l’état face aux crises. Mutuelles, prévoyances, solutions de prêts à la demande … A l’avenir les plateformes devraient plus que jamais intégrer des solutions comme Wemind et Mansa dans leur fonctionnement. Nous pourrions même imaginer qu’au-delà d’un certain seuil d’activité, la souscription à un contrat de prévoyance devienne obligatoire afin de continuer à utiliser la plateforme.
Il est également du ressort des plateformes, notamment celles de la gig economy d’instaurer un taux journalier ou horaire minimum et d’encourager la formation.
Les plateformes ayant d'ores et déjà pris le parti d’un fort interventionnisme, autant que celui-ci soit en faveur des travailleurs.
Si ces derniers mois la stratégie des plateformes a été de tout miser sur leur force de vente en concentrant leurs ressources à “l’ouverture de grands comptes” et à l’évangélisation côté clients, je suis persuadé que la véritable bataille à venir réside plutôt dans la création d’une communauté forte et engagée.
A terme, la légitimité de la commission prélevée à chaque transaction ne viendra plus de la mise en relation mais de l’environnement qui aura été créé autour de ce service phare : la communauté, le hub de services avec les partenariats, les offres de formations et la bienveillance.
La plateforme de demain pour les entreprises
La sélection vs le catalogue
Les clients des plateformes ne sont pas en reste pour autant puisque c’est sur leur maturité que repose l’ensemble du modèle. Si le référencement des plateformes auprès des achats est la première étape, ce n’est que la partie émergée de l’iceberg. C’est la capacité des plateformes à accompagner le changement, à guider l’intégration de freelances au sein d’équipes hybrides et à fédérer plusieurs départements au sein d’entités cloisonnées, qui fera toute la différence.
Plutôt que d’être une simple place de marché présentant un catalogue de profils, je crois au contraire que les plateformes à succès seront celles qui auront une communauté plus réduite mais plus sélective. Celles qui seront capables de trouver le bon profil rapidement pour chaque offre grâce à une fine connaissance des talents inscrits. C’est une prestation sur-mesure, digne d’un agent de freelance plus que d’une plateforme qui sera attendue pour justifier la commission.
Pour garantir à la fois l’engagement, l’excellence et la réactivité des membres, le processus de sélection devra être rigoureux, riche (en ne se concentrant pas uniquement sur les aspects techniques) et surtout transparent.
Pour celles qui font le choix de laisser la sélection du freelance entre les mains du client, les outils mis à sa disposition devront être très poussés et suffisamment précis pour aller au-delà des simples compétences techniques.
Un partenaire plus qu’un prestataire
Le rôle des plateformes est d’accélérer la transformation du travail en aidant les différents chefs de projets à mener leurs missions avec les freelances. Cela signifie qu’elles doivent se rendre disponible pour fournir à leur client toutes les ressources nécessaires afin de les guider : étude de cas, articles, conférences, MOOCS, formations … La collaboration avec les freelances n’est pas habituelle pour une majorité d’entreprises et bouleverse les processus établis. Une fois qu’un allié est identifié chez le client, il faut l’épauler, quitte à créer du contenu en marque blanche ou à dispenser des formations en présentiel chez le client.
Une autre façon d’accompagner le client est de l’aider à prendre conscience de l’efficacité des freelances en lui donnant des outils pour piloter cette main d’oeuvre externe. C’est une des forces de LittleBIG Connection dont l’interface permet de paramétrer les budgets et les workflows afin d’améliorer la performance.
L’adoption d’un outil ou d’un nouveau fonctionnement ne peut être définitive que si son efficacité est mesurable. C’était un des quatre piliers mis en place par Microsoft lorsqu’ils ont lancé leur outil de gestion interne des freelances. J’ai détaillé son fonctionnement dans mon rapport d’étude.
La gestion plus que l’acquisition
Les plateformes ont construit leur activité en partant du principe que les grandes entreprises avaient du mal à attirer les talents. Toutefois ce constat est à nuancer, au-delà de l’attraction de nouveaux talents, les grands groupes ont surtout du mal à organiser leurs effectifs et notamment les travailleurs qui gravitent autour de leur organisation.
Nous verrons peut-être dans les années à venir un rapprochement entre les plateformes et les Freelances Management System (FMS).
Une excellente proposition de valeur serait pour une plateforme de proposer dans un premier temps la gestion des travailleurs indépendants de l’entreprise en marque blanche et lorsque cela devient nécessaire, de faire appel aux talents de la communauté propre à la plateforme pour compléter les équipes du client. C’est le virage opéré avec beaucoup d’intelligence par la plateforme australienne Expert360.
Flash Organizations
Enfin, plus que le recrutement, le pilotage de projets grâce à la constitution d’une équipe sur mesure sera certainement une nouvelle voie à explorer pour faire advenir le travail de demain. Pionniers dans le domaine, comet a lancé il y a quelques semaines son service cometFleet en ce sens.
Aiguisez votre regard sur le sujet 👀
J’ai consacré un chapitre entier aux plateformes dans mon rapport d’étude sur le travail de demain. Au cours de la learning expedition Going Freelance j’avais rencontré une quinzaine de CEO de plateformes autour du monde.
La Flash Organization est-elle l’avenir de l’entreprise ? Notre article avec Charles Thomas pour la HBR France.
Et voici un bon article pour comprendre les enjeux du crowdsourcing.
Dites moi dans les commentaires comment vous imaginez l’évolution des plateformes, les services que vous aimeriez qu’elles proposent. Et si le concept vous plait j’essayerai d’imaginer l’avenir d’autres activités.
On finit sur ce trait d’humour de Niels Bohr : “It is difficult to make predictions, especially about the future.” 🧐
News 🔥
Je suis de retour à Grenoble cette semaine, un peu tard pour reprendre la saison de ski mais pas pour admirer les montagnes. J’ai peu de missions en ce moment mais énormément de travail de préparation pour le documentaire. J’en profite quand même pour rencontrer un tas de nouvelles personnes et beaucoup lire.
Emmanuel François a fondé le Fonds MAJ pour explorer et construire de nouvelles voies de transformation de la société. Nous partageons le même point de vue sur de nombreux sujets et je vous invite à découvrir le manifeste de son think tank, plein d’ambition, de pragmatisme mais surtout d’espoir ! J’ai partagé dans ce témoignage ma vision du travail.
Vous vous demandez à quoi ressembleront les espaces de travail dans les prochains mois ? Il suffit d’écouter la discussion entre Laetitia et Camille, c’est dans Nouveau Départ !
Mes sources viennent rarement de chez McKinsey, mais pour le coup ils ont publié un excellent article cette semaine : From surviving to thriving: Reimagining the post-COVID-19 return.
William lance Cushion pour aider les freelances à stabiliser leurs revenus. Vous pouvez lui donner un coup de pouce en répondant à son sondage.
C’est au tour de Thomas de publier son article de référence dans lequel il partage son expérience de création du podcast Young Wild & Freelance. Si avec tous ces bons conseils je n’en lance pas un avant la fin de l’année …
Documentaire 🎥
Dernière ligne droite dans la sélection des partenaires qui se termine ce mois-ci. Il reste encore une ou deux places pour des sociétés engagées dans la thématique du Future of Work. Vous en faite partie ? Ecrivez-moi à sam@going-freelance.com
Et la suite ce sera le début des tournages, en juin ! J’ai hâte ☀️
Et voilà ! C’est tout pour aujourd’hui. Et maintenant je compte sur vous, le futur du travail ça ne se construit pas tout seul ! 🤷♂️
Ecrivez moi pour me dire ce que vous en avez pensé et les prochains sujets que vous aimeriez que j’aborde.
Aidez-moi à faire connaître le Billet du Futur en le transférant à vos amis ou en le partageant sur les réseaux sociaux 📩
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Super article ! En effet il y a plein de chose à revoir notamment sur la sécurité des revenus des freelances. Je pense que le freelancing a de beaux jours devant lui et que les plateformes de mises en relation entreprise / travailleur indépendant devront à coup sûr changer leurs façons de travailler, de procéder. La majorité des entreprises ne sont pas rassurées à l'idée de faire appel à un freelance pour des tas de raisons. Les plateformes sont des outils très bien référencés sur les moteurs de recherche donc elles sont vues en premier par les recherches des DRH et managers. Il y aura de nouveaux modèles c'est clair pour rassurer les deux parties ! Peut-être que tu pourrais envisager un projet comme celui-ci ? Tu as l'air de savoir vraiment de quoi tu parles.
Hello !
Je me permets d'ajouter aussi quelques petites précisions vu que je suis freelance depuis 2012 sur UPWK ;) (J'utilise plusieurs termes anglais puisque je vis à l'étranger depuis très longtemps ! J'espère que tu ne m'en voudras pas)
" Au fil des missions, les freelances qualifiés parviennent à se créer une réputation qui leur permet d’attirer naturellement des clients sans avoir à passer par les plateformes. "
Oui, mais il reste un problème de taille : se faire payer en temps et en heure quand on ne passe PAS par une plateforme. Ce que Upwork met en avant justement avec leur nouvelle fonctionnalite "direct contracts". Leur fee est fait exprès pour être au même niveau que Paypal sauf que Paypal ne garantit aucunement un quelconque charge back. Beaucoup de freelances refusent d'utiliser Paypal du coup. Reste une plateforme comme Escrow mais t'as 95 $ de frais pour un paiement à 1500$ alors que sur Upwork, ça serait 0$ en direct contract.
"Sur la plateforme Upwork, ils sont environ 10.000 nouveaux freelances à s’inscrire chaque jour, en revanche ils sont seulement 5% à générer un CA de plus de 50.000€ par an sur la plateforme, la plupart s’inscrivent et ne feront jamais de mission, une ou deux tout au plus. Ce même phénomène est présent sur l’ensemble des plateformes, quelques “top profils” accaparent la plupart des missions tandis que l’immense majorité se fait concurrence pour récupérer les missions restantes. Winners-take-all."
En fait, il est impossible de calculer exactement combien de freelancers font un CA de plus 50K par an. Ca a été discuté longuement sur Reddit et c'est basé sur des stats qui n'incluent pas les fixed fee contracts qui sont très nombreux. Uniquement les hourly contracts. Moi rien que les fixed fee contracts doivent être 40% de mon CA. Beaucoup de top freelance ne font pas de hourly contracts. Moi je le fais pour éviter les charge backs et les retards de paiement.
Les profils top rated n'accaparent pas du tout toutes les offres puisqu'on est bien plus chers que la moyenne. On attire donc que les clients vraiment motivés et à la recherche d'un boulot pro. (Et encore que pas mal de top rated font un travail dégueulasse. D'où la grande différence entre un top rated qui a gagné 1000 balles et un autre qui a gagné 100K+) Top rated n'est pas difficile à obtenir si tu enchaines les petits contrats. Suffit de 2 ou 3.
Sur Upwork, on note chaque client par ailleurs.